Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
25 Juillet 2016
Hier j'ai convaincu P. de m'accompagner dans la visite des chapelles ouvertes exceptionnellement dans le cadre de ces expositions d'été.
Nous avons débuté notre tour par St Eloi, devant laquelle, nous passons régulièrement, puisqu'elle est juste à côté de l'échangeur de la N12.
Protégée par un clos et abritée des vents dominants par de beaux arbres, la chapelle est bordée de jolis hortensias complétant le "cliché" de la chapelle bretonne.
La chapelle de Saint Eloi date du XVIe siècle, elle est située à la limite sud de la commune de Ploudaniel, et dédiée, comme son nom l'indique à Saint Eloi, patron des forgerons et protecteur des chevaux. Le portail gothique de la façade sud est dominé par la statue en granit de Saint Eloi, coiffé de la mitre et tenant une crosse, avec à ses pieds, une enclume et des fers à cheval. Les vitraux illustrent les moments importants de la vie de Saint Eloi.
Les portes ouvertes nous permettent d'admirer l'intérieur, une émouvante statue de Marie ainsi que les oeuvres présentées par Chang Liu et Pierre Rabardel. Une petite pensée pour M. qui étudie de l'autre côté de l'Atlantique et qui aurait sans doute été touché par la démarche de cet artiste.
Notre second arrêt sera Saint Herbot. Celle-ci sera plus difficile à trouver, car située à l'écart des axes de circulation habituels.
Unique chapelle de la paroisse de Saint Thonan, la chapelle Saint Herbot date du XVIe siècle. Ses rampants sont hérissés de crochets renaissants.
Nous n'avons pas été séduits par les œuvres présentées et la restauration des statues en bois polychrome nous a paru trop clinquante.
Nous avons continué notre tour en visitant la chapelle St Anne de Lanorven. On ne dispose d'aucune information précise en ce qui concerne sa date de construction. Tout le charme de son architecture réside en son chevet plat et aveugle, son clocheton à dôme et sa porte de style renaissance. Elle a été particulièrement bien restaurée grâce à l’association "Santez Anna Lanorven".
Que dire des oeuvres présentées. Malheureusement elles ne nous ont pas touchés et les explications jargonnantes du représentant de l'artiste sur place n'ont pu éveiller en nous l'émotion attendue devant une oeuvre d'art.
Nous arrivons ensuite devant la chapelle de Locmaria. Elle aurait été construite sur un ancien site gallo-romain, christianisé par saint Tugdona au haut Moyen Age. La chapelle actuelle, de style gothique, a été bâtie entre la fin du XIIe siècle et le début du XVIe siècle. A l'intérieur de l'édifice, jouxtant le majestueux autel en kersanton ciselé de 1512 et le retable en bois sculpté de 1682, on peut admirer les douze statuettes féminines du XVIe siècle qui autrefois ornaient le porche de la chapelle.
Malheureusement la qualité de la lumière était insuffisante pour pouvoir admirer tous les détails du superbe calvaire se dressant à l'entrée de l'enclos.
A l'intérieur de l'édifice, jouxtant le majestueux autel en kersanton ciselé de 1512 et le retable en bois sculpté de 1682, on peut admirer les douze statuettes féminines du XVIe siècle qui autrefois ornaient le porche de la chapelle.
Anne Guibert Lassale et Alvaro Mejias y présentaient leurs oeuvres.
La plus belle surprise de l'après-midi fut notre découverte de la chapelle Locmazé nichée au fond d'un vallon. Bâtie au XVe sur un pic rocheux dans le petit prieuré de Bréventec, la chapelle de Locmazé dépendait de l'abbaye Saint Mathieu. Elle a été restaurée notamment à partir de 1986 par l'association "Buhez ha plijadur e Lok Maze".
Avant d'y accéder nous avons traversé un petit pont et admiré l'installation mise en place : Quelques branches courbées, de la mousse, des plumes d'oiseau et des têtes d'hortensias et tout une atmosphère de sérénité s'installe. Nous sommes prêts à entrer dans le sanctuaire. Sur le petit muret, de petits lutins de mousse et de plumes nous accueillent, échappés du tepee se dressant devant l'entrée de Locmazé. C'était l'oeuvre d'Emmanuelle Briat, plasticienne végétale et Land artist qui exposait la suite de ses oeuvres à l'intérieur de la chapelle.
Des vitraux d'artistes contemporains ornent ses baies contribuant à éclairer les deux statues remarquables : St Mathieu, très inspiré et Saint Anne, étonnamment humaine dans sa silhouette de matrone.
Les statues de Ste Anne et St Mathieu écrasaient malheureusement le reste du travail proposé par E. Briat.
Ce travail mêlant mousse et bois nous a cependant touchés.
Reste encore une dizaine de chapelles à découvrir avant la date fatidique du 15 août où leurs portes se refermeront jusqu'à la prochaine édition de l'Art dans les chapelles du Léon.
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