Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
12 Juillet 2018
Quelle chance de pouvoir profiter des offres culturelles de Rennes, de par notre proximité géographique, cet été !
Papa et moi avions surveillé avec beaucoup d'attention les travaux de rénovation du Couvent des Jacobins place Ste Anne, à chacun de nos passages dans le quartier.
Des températures en très légère baisse m'ont incitée à faire un petit break (dans mon rôle d'aidante) et m'échapper pour une journée culturelle à Rennes.
Les ambassadeurs du FHEL qui ont récemment présenté sur leur fil Instagram quelques photos de l'exposition ont donc décidé du programme de ma journée.
L'exposition est organisée autour de huit stations. On ne peut s'empêcher de penser aux stations d'un chemin de croix. D’une œuvre à l’autre, le visiteur est confronté à la violence de l’histoire, la souffrance singulière et collective, la condition humaine marquée par une fatale absurdité, la permanente singularité de la résistance à la catastrophe. En somme, Debout ! est résilience.
Dans ce cadre, chaque visiteur préférera telle ou telle station. Debout ! évoque un cri de ralliement comme le cri d'après la victoire sur le mal, qui sape les rêves, qui fauche les valeureux et les malheureux. C'est une injonction à ne pas mettre genou à terre, à toujours essayer de se relever, quand la violence subie n'a pas encore entamé l'humour ou la lucidité.
sources : Guide du visiteur
Certes, les visiteurs seront nombreux à s'interroger devant l'étonnante incarnation de l’homme fait démon par Maurizio Cattelan. .
Mais le mal nazi est également bien servi par les frères Chapman qui s'inspirent du jardin des délices de Bosch ou de la chute des anges de Bruegel pour nous présenter ces neuf vitrines en forme de croix gammée mettant en scène 30 000 petits squelettes de soldats nazis démontrant l'absurdité de la guerre...
Mon coup de coeur le Cri d'Adel Abdessemed
A partir de la photo iconique de Nick Ut lors de la guerre du Vietnam, l'artiste nous propose de faire face à cette oeuvre en trois dimensions, réalisée en ivoire végétal, pour nous confronter à la folie des hommes. Le visage de cet enfant, hurlant de douleur, ne peut que nous saisir d'effroi, pour mieux nous faire réfléchir...
J'ai aimé aussi Baby et Ghost de Thomas Houseago. Ils vous accueillent, ou vous cueillent plutôt, à l'entrée de l'exposition.
J'ai apprécié le clin d'oeil à la société de consommation d' Henry Taylor avec ce tableau "No chicken please, we're born again Vegan", et son titre plein d'humour.
Boy with frog de Charles Ray est présenté dans l'écrin du cloître, l'opportunité d'apprécier le travail de l'architecte Jean Guervilly qui a conçu la rénovation des Jacobins.
Boy with frog, Charles Ray
Enfin Efficiency Men de Thomas Schütte nous ramène à une actualité brûlante. L'Histoire se répète...Quand aurons-nous le courage de regarder en face tous ces réfugiés ?
Par contre, la Ferrari accidentée de Bertrand Lavier jure un peu dans cette promenade ...un accident dans le parcours ?
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