Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
31 Mai 2025
Des nouvelles de mon tsundoku ?
Poésie d'abord. C'est devenu un vrai refuge pour moi. Grâce aux éditions Doucey qui éditent certains de leurs livres en version bilingue.
Je ne connais pas la langue d'Hala Mohammad, l'arabe de Syrie. Mais, dans ce petit recueil doré, je peux en admirer la calligraphie et, sur YT, en écouter le chant.
Le mot de l’éditeur :
Elle ne dit pas l’effroi des bombardements, les corps démembrés, la route boueuse de l’exil ; elle dit l’arbre et l’oiseau, le chagrin des maisons, le miroir de l’absence. Elle ne filme pas les colonnes de soldats en route pour la guerre, ne fait pas le procès des monstres, ne pleure ni Alep ni Damas ; elle dit simplement que « l’aube n’abandonne pas la terre », que les hirondelles font leur nid « avec la paille du silence », que l’amour demeure le premier alphabet. Bien sûr, le fleuve de la vie ne sait plus ce qui lui arrive, les chansons roulent sur les chemins, la lune est la maison de l’exilé. Mais une femme, assise sur la rive de la poésie, fait entendre sa voix. « Elle chante une chanson et la chanson est sauvée », comme le seront les naufragés qu’elle aide à fouler la terre ferme. La poésie de Hala Mohammad tient à jamais le cap de l’espérance.
Un poème pour vous donner envie d'ouvrir ce recueil ?
Le chemin
Le chemin que nous avons déserté
Revient sous nos pieds, pas à pas
Pour que le monde soit sauvé, nous nous en sommes soustraits
Sous notre vaste mort nous dissimulons
Ce que nous pouvons de nos besoins
La lune, les rendez-vous et des baisers ravagés
Nous dissimulons les jours pour que les jours soient sauvés
Chaque fois que nous empruntons un chemin,
Le chemin revient sous nos pas
L’Histoire se lève tel un tyran, elle nous expose
Comme au marché aux esclaves
Elle nous demande d’esquisser nos sourires blancs
Et nous les montre dans ses miroirs
Nous nous distrayons, nous nous jetons sur sa poitrine, confiants.
Pas à pas le chemin revient
Il nous conduit aux sources du désir dans ce vide immense
La tristesse ne nous est pas étrangère
Ni les oiseaux ni les mers ni les arbres
Et de ciel en ciel, de terre en terre
Nous croulons sous le poids de l’amour
L’amour
Premier alphabet.
Extrait de Les hirondelles se sont envolées avant nous (Bruno Doucey, 2021).
Traduit de l’arabe par Antoine Jockey.
Quelques romans :
Andreï Kourkov nous raconte le quotidien, pas banal du tout, des Ukrainiens en temps de guerre. C’est le rôle que le romancier s’est imposé, son effort de guerre en attendant qu’il lui soit possible à nouveau de faire du roman. À travers ses récits informés et vivants, il évoque les bombes qui tombent du ciel et les campagnes de financement participatif, la difficile réalité de la conscription, les coupures d’eau et d’électricité, l’incroyable ingéniosité des Ukrainiens ou la recette de fabrication d’une « bougie de tranchée ». (source : Le Devoir)
Un peu de grec ? Toujours, cette fois-ci, en version traduite, avec un roman de P. Markaris : "Actionnaire principal", qui était resté "coincé" derrière une pile à lire. Toujours autant d'intérêt à me plonger dans les aventures du commissaire Charitos, découvertes grâce aux traductions de M. Volkovitch.
Une série ?
Une très bonne série, qui me donne envie de me replonger dans la lecture des romans de Tony Hillerman, (toujours alignés sur l'étagère dédiée de ma bibliothèque) ... Souvenirs de paysages que nous avons parcourus de long en large, et des lectures qui accompagnaient notre trajet d'un parc national à l'autre...dans les rocheuses. Le passage à la librairie du parc pour acheter un nouveau tome était vite devenu ma routine, lors de ces vacances.
Une autre série, pour le plaisir de tester mes connaissances en langues européennes : Parlement, bien sûr. Les quatre saisons sont disponibles sur la plate-forme F.TV.
Mai, ce fut aussi : continuer mes longueurs de piscine...
et aussi, aller saluer nos nouveaux voisins !
Sans oublier les promenades quotidiennes avec petit Loup accompagnés par les demoiselles de la prairie humide.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane