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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Νύχτωσε χωρίς φεγγάρι - Nuit sans lune - A. Kaldaras

Le Yendi-Koule par une nuit sans lune

Le Yendi-Koule par une nuit sans lune

Yannis Karakos — ainsi signe-t-il ses textes — est un auteur français qui a choisi la Grèce comme terre d’écriture. Depuis dix ans, il vit dans un village où la vie circule encore entre la mer et la montagne, où les cafés bruissent d’échanges, de musique et de rires. Là, il dit avoir « appris à écrire », au contact du vent, des oiseaux, des voix humaines.
C’est aussi là qu’il a rencontré le rébétiko, cette musique des marges qui, du port du Pirée, a porté jusqu’à nous la fierté et la douleur des exclus. Née dans les tékés, ces tavernes enfumées où l’on fumait, dansait, trichait, aimait, elle fut proscrite sous Metaxas, mais n’a jamais cessé de chanter — même derrière les barreaux. Aujourd’hui encore, ses accords rauques disent la liberté, la dignité et la nostalgie d’un peuple.

Aujourd'hui, iI nous invite à redécouvrir, en traduction, l’un des standards du rébétiko qui rendit célèbre Apostolos Kaldaras.

Νύχτωσε χωρίς φεγγάρι
το σκοτάδι είναι βαθύ
κι όμως ένα παλληκάρι
δεν μπορεί να κοιμηθεί

Άραγε τι περιμένει
απ’ το βράδυ ως το πρωί
στο στενό το παραθύρι
που φωτίζει με κερί

Πόρτα ανοίγει πόρτα κλείνει
με βαρύ αναστεναγμό
ας μπορούσα να μαντέψω
της καρδιάς του τον καημό

Στίχοι:  
Απόστολος Καλδάρας
Μουσική:  
Απόστολος Καλδάρας

1947

C’est une nuit sans lune
Les ténèbres sont profondes
Et pourtant un jeune homme
N’arrive pas à dormir.

Que peut-il donc attendre
Du soir au matin
Å l’étroite fenêtre
Qu’il éclaire à la bougie ?

La porte s’ouvre, et puis se referme
Avec un lourd soupir
Ah ! Si je pouvais deviner
le chagrin qui ronge son cœur.

Paroles et musique : Apostolos Kaldaras.
(traduction Yannis Karakos)

Quelques recherches sur internet (cf. sources) m'ont permis de découvrir l'histoire de cette chanson.

Apostolos Kaldaras dans l’émission La Machine du Temps, a raconté la genèse de sa célèbre chanson « Nuit sans lune ». Selon lui, « elle a été inspirée par les arrestations de militants de gauche pendant la guerre civile. Kaldaras, qui vivait alors à Thessalonique pour y étudier l’agronomie et jouer de la musique, observait depuis le quartier de l’Eptapyrgio les prisonniers enfermés au Yendi-Koule.
Un soir de crépuscule, voyant la silhouette sombre des remparts derrière lesquels on enfermait ces hommes, l’image l’a bouleversé : “Là-bas, derrière ces murs, on enferme ces gens…” C’est cette vision qui lui a inspiré la chanson. Mais la censure, dérangée par ses paroles, l’interdit, et Kaldaras dut en modifier les vers. »

Les paroles initiales, interdites, disaient :

La nuit est tombée sur le Yendi Koule, l’obscurité est profonde,
et pourtant un jeune homme ne peut trouver le sommeil.
Que peut-il bien attendre, de la nuit jusqu’au matin,
à la petite fenêtre qui éclaire sa cellule ?
Une porte s’ouvre, une porte se referme, mais la clé est double :
qu’a donc fait ce garçon pour qu’on l’ait jeté en prison ?

 

Νύχτωσε και στο Γεντί, το σκοτάδι είναι βαθύ,

κι όμως ένα παλικάρι δεν μπορεί να κοιμηθεί.

Άραγε τι περιμένει, όλη νύχτα ως το πρωί,

στο στενό το παραθύρι, που φωτίζει το κελί.

Πόρτα ανοίγει, πόρτα κλείνει, μα διπλό είναι το κλειδί,

τι έχει κάνει και το ρίξαν το παιδί στη φυλακή

La « Nuit sans lune» d’Apostolos Kaldaras est devenu l’un des rébétika les plus connus, repris par de nombreux artistes : Giannis Poulopoulos, Giorgos Dalaras, Jenny Vanou, Marinella, Giota Lydia, entre autres. Il a été enregistré pour la première fois en 1947, dans la voix de Stella Haskil.

 

Sources : Offsite.news.cy

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une-vie-de-setter

Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane

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Y
Merci pour cette parution. Je reviens du festival de rebetiko d'Athènes et la chanson a clos un vibrant hommage sur les rebetika antifascistes.
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