Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
7 Avril 2023
Une nouvelle exposition photographique, consacrée à Willy Ronis, proposée par le Musée de Pont-Aven, ce printemps : l'occasion d'y aller avec Monsieur P. et ma chère A., tous les deux passionnés du 8e art. A notre arrivée au port, notre parking habituel, les bateaux sont couchés sur le fond de l'Aven.
Willy Ronis, fils d’un père russe et d’une mère lituanienne, est né à Paris en 1910. Doté de l’oreille absolue et bercé par la culture musicale de la famille, il ambitionne d’en faire son métier. Le destin en décide alors autrement.
Après avoir secondé son père malade au studio familial, c’est la photographie qui l’occupe et le fait vivre toute sa vie. Si sa vocation première a été contrariée, l’influence de la musique reste prégnante dans son oeuvre. Il arpente les rues de Paris où son oeil pose un regard tendre mais affûté sur le mendiant-musicien du pont des Arts, les auto-tamponneuses de la fête foraine du boulevard Garibaldi, les bals populaires du 14 Juillet, les amoureux, les guinguettes ou encore la Fête de la musique. D’autres clichés, notamment ceux des défilés militants des années 1930 et des rassemblements politiques, signent sa solidarité avec la lutte ouvrière. Il révèle un fort engagement à mettre en lumière les laissés-pour-compte et les liens entres « frères humains ». « Il y a dans mes photographies un amour de la femme, un amour des enfants, de ceux qui travaillent... Tout ce que j’aime [...]. Je montre ce qu’il faut préserver. »
Le soulagement post Seconde Guerre mondiale, les premières grèves syndicalistes de l’industrie automobile, l’ivresse des fêtes populaires… Témoin d’un siècle marqué par les mouvements sociaux et les bouleversements économiques, Willy Ronis en aura capturé l’essence et les secousses sociétales comme personne....
Ci-dessous, une petite sélection, faite à quatre mains, avec mon amie A. A l'examiner de plus près, ce choix reflète notre grand âge ! nous avons cherché toutes les deux une trace de notre enfance heureuse, dans les années 50 à 60....
Ma photo préférée est ci-dessous : J'ai cru que Maman était sortie de l'album familial pour aller nous surprendre à Pont-Aven.
En rentrant à la maison, j'ai vérifié, Maman était bien de retour dans son album !
Le MPA a posté une petite vidéo-montage de photos qui vous donnera sans doute envie de visiter l'expo avant fin mai ! et nous invite à ré-écouter un podcast consacré à W. Ronis, proposé par F.C.
Willy Ronis, l'instant du déclic (1910-2009)
Révélé au grand public sur le tard, Willy Ronis disait être " tombé en photographie non par vocation, mais par accident ". Persuadé que le merveilleux peut jaillir à tout instant, il fut l'u...
Ne pas oublier avant de quitter le musée de faire un passage à l'étage des collections :
Depuis 2021, des accrochages thématiques se succèdent dans le cabinet Gauguin (situé au niveau 3, parcours permanent du musée) pour valoriser les collections. Régulièrement, le Musée de Pont-Aven sort des réserves : peintures, dessins et estampes pour mettre en lumière une donation, un thème ou un artiste. Pour cette première présentation de l’année, le musée se consacre au thème des baigneuses.
La marée était montée à notre sortie du musée, et les oiseaux étaient prêts pour la photo : la bergeronnette des ruisseaux jouait dans le chaos....
Et le cormoran profitait du soleil arrivé avec les flots.
Merci, ma chère A. pour ta contribution à l'illustration de ce post !
Et une pensée, pour notre cher J., photographe émérite, et fan d'aviation, qui rejoindra cette après-midi, le ciel immense où il fera des loopings pour l'éternité...
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