Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
12 Avril 2024
Poésie mise en musique ce matin.
EWIG JUNG IST NUR DIE SONNE
Heute fanden meine Schritte mein vergeßnes Jugendtal,
Seine Sohle lag verödet, seine Berge standen kahl.
Meine Bäume, meine Träume, meine buchendunkeln Höhn-
Ewig jung ist nur die Sonne, sie allein ist ewig schön.
Drüben dort in schilf’ gem Grunde, wo die müde Lache liegt,
Hat zu meiner Jugendstunde sich lebend’ge Flut gewiegt,
Durch die Heiden, durch die Weiden ging ein wandernd Herdgetön-
Ewig jung ist nur die Sonne, sie allein ist ewig schön.
Conrad Ferdinand MEYER
Seul le soleil est éternellement jeune
Aujourd'hui, mes pas ont retrouvé ma vallée de jeunesse oubliée,
Son lit était déserté, ses montagnes se dressaient nues.
Mes arbres, mes rêves, mes sommets sombres de hêtres -
Seul le soleil est éternellement jeune, seul lui est éternellement beau.
Là-bas, au fond des roseaux, où gît le rire fatigué,
À l'heure de ma jeunesse, les flots vivants se balançaient,
À travers les landes, à travers les saules, résonnait le bruit d'un troupeau en marche -
Seul le soleil est éternellement jeune, seul lui est éternellement beau.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane