Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
30 Juillet 2017
Le marché du samedi à Morlaix est une tradition pour beaucoup de Léonards et de touristes. Il s'étend d'abord sur une jolie place surmontée par les célèbres maisons à pondalez, pour couler par de jolies ruelles bordées de maisons à pans de bois, franchir l'hôtel de ville et s'étaler à toucher le port de plaisance au coeur de la ville basse.
L'affluence au marché est telle que les places de parking sont rares et qu'il faut savoir s'éloigner un peu du centre ville.
Nous en avons profité mon amie A. et moi pour admirer l'allée très fleurie de Poen Ben avec le petit pont jeté au dessus du canal vers le restaurant des Bains Douches qui nous amenait tout droit à l'une de nos adresses favorites et point d'arrêt incontournable, Kashgar Compagnie.
L’exploration du patrimoine morlaisien se poursuit à flanc de colline. De petites ruelles pentues, entrecoupées d’escaliers en pierre, s’immiscent dans les coulisses de la cité. Chacun à son rythme peut prendre de la hauteur pour plonger le regard sur des jardins privatifs, des échoppes à pans de bois, des lavoirs ou sur les vestiges des remparts de la ville close. Un coup d’œil mérité ! Nous avons emprunté la rue du Mur, puis l'escalier du château. Là on est transporté dans un autre monde et l'on se croirait à San Francisco. Les maisons de couleur pastel s'étageant le long de la pente étonnent mon amie A. qui en ignorait l'existence.
On profite de la vue qu'offre le square du château sur les toits de Morlaix.
On redescend par les petites venelles vers le centre ville. L'occasion de remarquer des détails d'architecture.
Au détour d'une ruelle notre oeil est attiré par une vitrine. Une pensée pour notre ami Jean-Pierre qui l'avait mentionnée, je crois, sur les réseaux sociaux.
Il s'agit de la vitrine d'une mercerie. Comme l'explique O.F.
"Laury Walbott vient d’emménager dans les anciens locaux du couple Tanguy, Grand’rue, à Morlaix. Dans la vitrine de La mercerie de Laury, des chapelets de saucisses, du saucisson, un rôti… tricotés !
Les amateurs de tricot connaissent la Mercerie de Laury, qui a quitté la rue Ange-de-Guernisac et est, désormais, installée au bas de la Grand’rue.
La mercière Laury Walbott rend un très bel hommage aux anciens bouchers, Michel et Odile Tanguy, qui ont tenu leur étal à cet endroit durant vingt-neuf ans.
Cochonaille plus vraie que nature
Dans l’une de ses vitrines, Laury a tricoté des chapelets de saucisses, du saucisson, un rôti plus vrai que nature posé sur le plateau d’une ancienne balance de commerce. On trouve aussi, dans une hacheuse métallique à manivelle, les brins de laine rouge qui simule un flot de viande fraîchement hachée. Une jolie manière de faire la transition !"
Je m'apprête à montrer à A. le passage via l'hôtel de ville. Mais Vigiepirate en interdit maintenant l'accès. On admire le mobilier urbain installé sur la place tout à côté. Les chaises sont désertées aujourd'hui car le crachin s'incruste, mais elles doivent être prises d'assaut par beau temps.
Je propose à mon amie de pousser un peu plus loin jusqu'à la "Manu" afin de mettre en boite une frise décorant un escalier. Le "street art" est de plus en plus mis en avant par les villes et souvent ce portrait d'une morlaisienne décorant des marches sert d'illustration aux articles consacrés à Morlaix par la presse ou les guides de tourisme.
La Morlaisienne, peinte dans les escaliers de la Cour des artistes de la Manu, a récemment été classée parmi les dix-sept plus beaux escaliers du monde. Une reconnaissance qui pourrait permettre au street art d'exister encore plus à Morlaix.
La Manufacture est toujours en travaux, mais l'on trouve l'accès à la Cour des artistes via les bâtiments de l'IUT. Sous un porche, on regarde les fresques évoquant le passé de la ville.
On trouve enfin l'accès à la cour. Divers ateliers sont installés tout autour.
Zag le "street-artist" signe les deux portraits. Zag, c'est Georges Zannol, Morlaisien depuis 2004. Autodidacte, il peint depuis toujours. Pendant 25 ans, il l'a fait de manière légale. Il a décoré beaucoup de façades de restaurants ou de bars de Morlaix. Mais, il y a un an, il est devenu Zag et s'est consacré au street art, « le dernier bastion de la liberté artistique ». Liberté et indépendance, des valeurs chères à l'artiste. Qui ne travaille pas seul. Avec lui, il y a Sia et GAte onozore
Lire ici la genèse de cette anamorphose et cliquer là pour découvrir les dernières oeuvres de Zag et Sia
Sous un autre porche, des photos d'archives illustrent le passé ouvrier de la Manu.
Il nous faudra attendre une météo plus clémente pour continuer notre exploration à la recherche des trésors de Morlaix. Le crachin a fini par nous décourager.
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