Souvenirs illustrés de petits moments, musiques, lectures, expositions, balades....qui font le sel de la vie !
7 Août 2016
Nous avons fini en cette après-midi grise et crachineuse notre "Tro Leon", avec de belles surprises tant du côté des chapelles que des artistes y exposant.
La semaine dernière, nous n'avions pas trouvé la chapelle de l'Immaculée Conception à Guissény, faute d'avoir compris qu'il s'agissait en fait de l'ossuaire inclus dans l'enclos.....
La chapelle de l’Immaculée Conception est donc l’ancien ossuaire, reconstruit en 1743 avec aménagement d’un étage pour faire un local pour les « petites écoles », organisées par le clergé paroissial. Elle a été restaurée en 1854 et porte l’inscription : CORENTIN LE ROY . GOUVERNEUR . 1743. La chapelle abrite un magnifique retable du XVIIème siècle que l’humidité et les vers dégradaient sérieusement. Elle renferme aussi des statues de bois polychrome : Sainte Anne, Saint Yves et Saint Sezny. La restauration a été décidée en 1983. Le bâtiment avait été reconstruit, en vertu de la permission de l’évêque du 11 juillet 1743, sur les plans de François Tréguer, architecte, qui perçut 369 livres 9 sols pour son travail. Collaborèrent à la construction : Michel Perrot et son fils, tailleurs de pierres, Vincent Le Tinevez, maître-charpentier, Michelot, vitrier... Une restauration a été effectuée en 1854, puis à l’époque du recteur Simon qui en dit : « la chapelle du cimetière, dédiée à sainte Anne, sert surtout pour le catéchisme, pour les réunions du Tiers-Ordre et des Enfants de Marie. Elle avait besoin de réparations, et j’ai profité de la présence des ouvriers qui ont travaillé sur l’église pour faire le strict nécessaire... ». Le retable est un ouvrage baroque, donnant une vision idyllique du paradis. Des guirlandes de fleurs et des têtes d’anges entourent un tabernacle orné d’un ostensoir, et deux médaillons contenant de curieux portraits : ceux d’un seigneur en perruque et d’une femme en voile, peut-être les donateurs du retable. De chaque côté, sont placés deux angelots du XVIIIème siècle. Il est possible que ce soit l’ancien retable de l’église paroissiale, remplacé par celui réalisé par Louis Magado, à partir de 1760, pour l’autel du Rosaire. La restauration du retable a été réalisée par André Miossec, de Landerneau, un doreur à la feuille, établi à Plougastel-Daoulas.
Heureusement que nous avons insisté aujourd'hui, car l'artiste y exposant figure vraiment dans notre palmarès. Nous avons été séduits tant par la richesse de sa palette que par la qualité de ses gravures. Nolwen Guillou, était absente mais sa maman et sa tante ont répondu à toutes nos questions.
A Plouguerneau, nous avons d'abord visité la chapelle Prad Paol.
La chapelle de Prad Paol est consacrée à Saint Pol-Aurélien. La légende veut que l’homme se soit arrêté à cet endroit lors de son voyage qui le mènera de Tréglonou à l’île de Batz. Différentes versions de la légende prêtent au saint homme la faculté d’avoir fait jaillir trois sources à cet endroit. La première et la plus sobre, est que trois coups de bâtons suffisent à faire apparaître les sources. la première source se situe sous l’autel actuel, une seconde face à la porte de côté tandis que la troisième, dans la prairie, abreuve le lavoir. Une autre légende prétend que saint Pol décapite un dragon, la tête rebondit trois fois faisant ainsi jaillir les sources. L’homme ira ensuite enterrer la tête sous la croix du Pont du Diable, de son vrai nom Pont-Krac’h. L’intérêt de ce lieu réside également dans la marque de l’évolution cultuelle. Des rites païens, présentés par les deux stèles gauloises on se transporte au culte chrétien présent de toute part. Il ne faut pas perdre de vue que si Pol-Aurélien peut être considéré comme un saint sourcier, c’est par magie qu’il crée des sources. Une marque supplémentaire de dévotion envers l’homme où se mêle une fois de plus le fantastique et l’authentique.
Souvenirs, souvenirs : De jeunes enfants pêchaient des têtards dans la fontaine en contrebas, sous la surveillance bienveillante de leurs grands-parents.
Ratna, une artiste d'origine Indienne y exposait.
J'ai été plus séduite par les vitraux de la chapelle.
Pol-Aurélien accompagné de Malo, Tugdual, Samson, Brieuc, Corentin et Patern, est considéré comme un des septs saints fondateurs de la Bretagne. Les septs hommes fondèrent sept cités épiscopales . Pol-Aurélien est né 480 ou 492 dans le comté de Glamorgan (Morgannwg) au sud du Pays de Galle, non loin de Cardiff. Selon Wrmonoc, moine écrivain, il débarque sur l’île d’Ouessant à l’emplacement de l’actuel village de Porz Paul aux alentours de 517.
A Plouguerneau toujours, à la chapelle St Laurent, nous avons été très touchés par la poésie des peintures et gravures de Béatrice Giffo
La chapelle appartenait jadis à l'ancienne paroisse de Tréménac'h et elle était connue sous le vocable de Saint Laurent et Saint Etienne. Elle est dite en breton "Chapelor Vener" (chapelle des martyrs). Elle est aussi appelée Chapelle Notre Dame de la Pitié. Cette chapelle a été reconstruite en 1833 mais le clocher date du XVIIème siècle. On y trouve plusieurs statues anciennes: Saint Etienne et Saint Laurent, du XVIIIème siècle, Saint Yves et, sur le tabernacle, une statuette du Christ Sauveur du Monde.
A Lannilis, à la chapelle Saint Yves du Bergot, les oeuvres de Domie'D ne m'ont pas séduite.
Pleine de charme et d’élégance, la petite chapelle Saint-Yves du Bergot date du XVIe siècle. Construite sur le même modèle que les édifices de Prat Pol et de Saint- Anne à Lannilis elle surplombe les eaux vertes du pont du Diable. La chapelle Saint-Yves a connu une histoire bien mouvementée. A la fin des années 1990, elle n’était plus qu’à l’état de ruines, privée de sa toiture et de sa façade nord. C’est alors que quelques habitants, bien décidés à la sauver, se regroupèrent au sein de l’association « Sauvegarde du Patrimoine de Lannilis » et se mirent au travail. Malgré les difficultés d’une route jalonnée d’obstacles, leur ténacité fut payante puisqu’en 2007, la chapelle, entièrement restaurée, avait retrouvé toute sa splendeur d’antan. A l’intérieur de l’édifice se trouvent les statues du saint patron Saint-Yves ainsi que celles de Saint-Herbot, Saint-Joseph (XIXème siècle) et une Vierge à l’Enfant (XIXème siècle). Depuis sa renaissance, le pardon de la chapelle Saint-Yves est célébré le lundi de la Pentecôte.
J'ai admiré cependant une petite Vierge, exposée lors d'une exposition précédente, et acquise par la Mairie.
A Landéda, Ste Marguerite accueillait les oeuvres de Martine Brebant, tout à fait en adéquation avec la météo d'aujourd'hui.
Initialement située sur l'île Tariec, la chapelle Sainte Marguerite fut rebâtie en 1852 sur la terre ferme à la place d’une plus ancienne. Cette dernière (en état de "décence et de sûreté convenable" en 1804) avait, selon le cadastre de 1842 la forme d'une croix grecque (à 4 branches égales), ce qui n'était pas banal. L'édifice actuel a un plan rectangulaire allongé avec sacristie en hors-oeuvre à l'Est. 1898 : dans un rapport, le recteur écrit "La chapelle est très fréquentée. On y demande souvent la messe, surtout les femmes mariées pour demander une heureuse délivrance." Les anciennes croyances furent donc intégrées dans la dévotion chrétienne en la chapelle. La chapelle contient la statue en bois de Saint Tariec (fêté le 20 janvier). Représenté en abbé, à côté duquel il y a des galets arrondis, ce saint est paraît-il invoqué contre les empiètements de la mer, détail très intéressant dans ce contexte d'ensablement du littoral. La chapelle se trouve au point le plus haut (20 m) de la presqu'île, en un lieu nommé CLEGUER MEUR ("le grand rocher" en celte) ou l'on célébrait autrefois un culte païen à des idoles de pierres (phalliques) symboles de fertilité et donc invoquées contre la stérilité. Dans le but de remplacer ce culte, la christianisation du lieu passa par l'instauration du culte de Ste Marguerite, vierge martyrisée à Antioche selon plusieurs sources.
Fêtée le 20 juillet , elle est la patronne des femmes en couches...elle est reconnaissable au dragon qu'elle tient en laisse,on l'invoque pour soigner les maux de reins et pour les accouchements. Pour quelle raison ? L'une des nombreuses légendes à propos de Sainte-Marguerite est la suivante : Vierge et martyre, son père était un prêtre païen à Pisidian Antioch (Asie mineure, Turquie moderne). Sa mère est morte quand Margaret était encore un enfant, et elle a été élevé et adoptée par une femme chrétienne. Un romain la dénonça en tant que chrétienne. Elle refusa de sacrifier aux dieux païens, les autorités essayerent de la brûler et de la faire bouillir dans un grand chaudron, mais à chaque fois elle en resortit indemne. Finalement, elle fut décapitée. La légende raconte qu'elle fut avalée par le diable qui avait pris la forme d'un dragon. Mais la croix qu'elle portait irrita tellement le ventre du dragon que celui-ci la fit resortir de son ventre. Ceci explique l'association de cette vierge avec la grossesse et l'accouchement...
Notre tour s'est achevé à Bourg Blanc avec la superbe chapelle St Urfold et les sculptures d'Anne Le Louarn.
La chapelle de plan rectangulaire, comprend une nef de trois travées et un vaste chevet ajouré par deux hautes fenêtres jumelées. Elle recèle entre ses murs des trésors comme le sarcophage en granit de Saint-Urfold, des vitraux retraçant la vie de ce dernier, la statue de Sainte-Marguerite d'Antioche ou encore le Christ en croix datant tous les deux du 16e siècle.
Le panneau à l'entrée de la chapelle expliquait l'un des rites observés lors du pardon.
Traditionnellement, le Pardon de Saint-Urfold a lieu le lundi de la Pentecôte et est associé à la kermesse des écoles privées locales, Notre-Dame et Saint-Yves. Depuis l'année 2007, il a été avancé au dimanche. A cette occasion, la tradition veut que les fidèles passent sous l'arcade du tombeau en invoquant Saint-Urfold pour la guérison de leurs rhumatismes.
P. n'a cependant pas voulu tester le passage anti-rhumatisme, car ce n'était pas le jour (du pardon !).
Alors en conclusion ? Nous continuerons à suivre certains artistes, si nous avons la chance de les croiser lors de prochaines expositions...Yvon Ollivier Henry et Anne Louarn en sculpture, Béatrice Giffo et Nolwen Guillou, pour la peinture, sans oublier le plasticien Patrick Nicol.
Il reste encore une petite dizaine de jours à nos amis touristes ou curieux pour faire le tour des chapelles et apprécier les expositions présentées cet été avant leur fermeture pour une longue année....
Vivement la prochaine édition pour de nouvelles découvertes !
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