Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
27 Février 2018
J'avais demandé à mon amie A. de choisir le but de notre escapade du lundi. Rendez-vous était pris à 10h00 pour une journée, qui devait être très ensoleillée.
Le soleil fut au rendez-vous, mais aussi les températures polaires...
La miss n'en pouvait plus d'attendre que nous enfilions gants, bonnets jusqu'aux yeux, et longues écharpes. Elle sautait et aboyait de plus belle durant nos préparatifs. La plage de Pentrez était presqu'entièrement à nous, tant les températures glaciaires avaient découragé les promeneurs. Seuls quelques chiens promenaient leurs maîtres, contraints et forcés de suivre leur meilleur ami à quatre pattes....
La plage était jonchée de coquilles de couteaux, de squelettes d'oursins et autres coquillages. Les limicoles s'agitaient à la bordure de l'eau et le vent frisait les vagues, leur arrachant un mince voile d'eau à chaque vague.
J'ai demandé grâce à A. avant d'atteindre le bout de la plage, tellement l'onglée, sous les gants me gênait.
Réchauffée par nos boissons chaudes, nous repartîmes en voiture, afin d'atteindre la pointe de Talagrip, qui promettait de belles falaises découpées. Nous pensions en trouver l'accès à la plage de Pors-ar-Vag, mais le sentier nous a paru trop escarpé à cet endroit. Le froid nous engourdissait complètement. Après avoir jeté un oeil rapide à la plage, nous sommes remontées à nouveau en voiture, au grand désarroi de la miss.
Nous avons fini par trouver l'accès de la pointe et découvrir le sentier. A droite, nous apercevions la petite maison en pierre, que nous avions découverte depuis la plage. Nous avons pris le chemin pour aller la voir de plus près. Il s'agit d'une maison privée et les signes peints sur les pierres aux alentours n'ont pas empêché la miss de s'approcher....
Nous nous sommes ensuite réfugiées dans la voiture pour avaler notre pique-nique. J'ai pensé à grand mère qui nous envoyait systématiquement une carte postale lors de ses balades avec toujours le même texte ou à peu près : "journée superbe et déjeuner à l'hôtel du rocher"...un jour, surprise de voir grand-mère toujours trouver un hôtel-restaurant du rocher lors de ses balades, j'ai interrogé Maman, qui m'a expliqué que l'hôtel du rocher signifiait un pique-nique dégusté, en étant assis sur un rocher, pour profiter de la vue sur mer !. Grand-Mère aurait certainement apprécié notre pique-nique avec vue imprenable sur la côte de Douarnenez.
Avant de rentrer, nous avons à nouveau repris la voiture pour aller voir la chapelle de Ste Anne la Pallud.
Nous avons fait un petit arrêt à la plage et découvert l'île Salgren. Les limicoles étaient là aussi très nombreux sur le sable.
Puis nous sommes arrivées enfin à la chapelle de Ste Anne la Palud. Nous avons eu de la chance de la trouver ouverte et avons pu admirer les vitraux, quelques très belles bannières et statues.
Cliquez ici pour plus de détails sur la bannière Le Minor.
D'après la tradition orale, en l'an 500, sur les lieux marécageux où l'on vénérait la Grande Déesse Ana, mère des dieux d'Irlande et de Bretagne, déesse de la mort mais aussi de la fécondité et de la renaissance, saint Guénolé aurait édifié une chapelle.
Ce premier monument, plus proche de la mer, était certainement entouré de lagunes d'eau saumâtre: paludem en latin signifie marais; en vieux breton, Anam à la même signification et Anaon « les gens d'Ana » évoque les trépassés.
Aujourd'hui, pour se rappeler ce vénérable bâtiment enfoui sous le sable, il ne reste que le nom du chemin de grève, le Hent Santez Anna gallet, le sentier de sainte Anne perdue.
Pendant des siècles, le dernier dimanche d'août, on a emprunté tous les moyens de locomotion possibles pour venir au grand pardon. A pied, à cheval, en bateau, en charrette, les fidèles venaient prouver le profond attachement des gens de Cornouailles à leur sainte patronne.
Aujourd'hui encore, pendant quatre jours, les cérémonies se succèdent et des milliers de personnes y assistent.
Pendant des siècles, le dernier dimanche d'août, on a emprunté tous les moyens de locomotion possibles pour venir au grand pardon. A pied, à cheval, en bateau, en charrette, les fidèles venaient prouver le profond attachement des gens de Cornouailles à leur sainte patronne.
Aujourd'hui encore, pendant quatre jours, les cérémonies se succèdent et des milliers de personnes y assistent.
Au retour, j'ai eu envie de revoir quelques unes des toiles inspirées par le célèbre pardon de Ste Anne. Aux côtés des vues traditionnelles avec coiffes et bannières, j'en ai trouvé de plus insolites. Il faudrait y revenir cet été pour voir si de telles scène sont encore d'actualité...
Et avant de rentrer du Pardon, pourquoi pas une petite baignade ? C'est ainsi, du moins, que l'imagine Maurice Denis !
Un grand merci à ma chère A. pour avoir choisi ce lieu de promenade, où il nous reste tant à découvrir....bientôt, je l'espère !
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane