Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
25 Février 2018
"1001 œuvres classiques, qu'il faut avoir écoutées dans sa vie"....tout un programme. J'adore ouvrir ce gros livre, cadeau du chéri, et lancer le moteur de recherche sur YT et découvrir les différentes interprétations d'un même morceau....
Mahler a écrit de nombreux programmes pour aiguiller l’auditeur et ne plus risquer les malentendus précédents ; Il explique donc ainsi cette narration :
Dans le premier mouvement, le héros symphonique est porté en terre après un long combat "contre la vie et le destin". Il lance un regard rétrospectif sur son existence, d'abord sur un moment de bonheur (c'est le second mouvement), puis sur le tourbillon cruel de l'existence. Puis sur "la mêlée des apparences" et sur "l'esprit d'incrédulité et de négation" qui se sont emparés de lui (c'est le scherzo). Il "doute de lui-même et de Dieu", "le dégoût de toute existence et de tout devenir le saisit comme un poing d'acier et le torture jusqu'à lui faire pousser un grand cri de désespoir".""Nous sommes devant le cercueil d’une personne étant aimée… Toute sa vie, ses combats, ses passions, ses souffrances et son accomplissement sur terre se déroulent à nouveau devant nous. Et maintenant, dans ce moment profondément émouvant et solennel, lorsque toutes les confusions et les distractions de la vie de tous les jours sont levées comme une capuche devant nos yeux, une voix solennelle apte à frapper les imaginations fait frissonner notre cœur une voix aveuglée par le mirage du quotidien. Puis vient la transfiguration » Tout est dit.
En introduction, un petit rappel historique de Dominique Sourisse :
" Lorsqu'il entreprend au printemps 1819 d'écrire une messe pour l'intronisation de son ami, mécène, et -ce qui est important- élève en composition, le futur cardinal-archevêque Rudolf (ou Rodolphe) , Beethoven traverse l'une des périodes les plus difficiles de sa vie. Complètement sourd, assailli de difficultés matérielles, physiques et familiales, le compositeur n'a quasiment rien écrit depuis 18151 . Cette Missa Solemnis, sur laquelle il va travailler pendant quatre ans, et qui va largement déborder le cadre de son projet initial, sera, selon le mot de Romain Rolland, son "chant de la résurrection", le point de départ de ce qui sera ensuite sa "dernière manière". Assurément, cette messe inouïe déroute par sa complexité, son côté "brut de décoffrage" : Beethoven est quelqu'un qui évolue en laissant exploser son tempérament, ce n'est qu'ensuite qu'il se préoccupe de maîtrise Classique ; la Missa est un gigantesque laboratoire : sans elle, la IXe symphonie, sa soeur de lait, est inconcevable. Il serait poutant très réducteur de l'envisager sous ce seul angle ; c'est avant tout une oeuvre unique, dans laquelle Beethoven exprime sans aucune concession toute la ferveur métaphysique qu'il portait en lui, oeuvre passionnée, "décoiffante", et dont la richesse ne peut que résister à une approche superficielle. Il y a des musiques que l'on peut appréhender à plusieurs niveaux, du plus léger au plus profond : Mozart y excelle. Dans le cas de la Missa, c'est tout ou rien..."
Je vous conseille de lire ici l'ensemble de son analyse.
Une de mes marottes est l'Histoire. Depuis quelques années fleurissent sur le web de petites chaînes qui nous racontent l'Histoire d'une façon rafraîchissante, bien loin de nos vieux manuels poussiéreux....Un de mes chouchous..: Confessions d'Histoire.
Une autre pépite, qui traite aussi d'Histoire de l'Art (chouette !) : c'est une autre histoire
Et pour finir, une excellente série, que j'ai découverte en VO et qui va être diffusée sur Arte les 1er et 2 mars. : Bad Banks. La série est d'ores et déjà disponible sur Arte.tv/fr
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane