Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
22 Avril 2018
Commençons notre balade avec Notre Dame de la Joie à St Guénolé, dont les pardons ont été abondamment illustrés par les peintres locaux tels Lucien Simon.
La Chapelle Notre-Dame de la Joie fut construite au 15e au bord de la mer, derrière une digue censée la protéger de ses fureurs. En décembre 1896 la tempête a arraché les portes, démonté la digue et l’eau a envahi la chapelle !
Elle occuperait un ancien site païen consacré à Vénus et forme un plan rectangulaire longé par un étroit appentis côté nord.
Côté mer :
Le clocher est sur pignon aveugle, seules trois meurtrières laissent passer un peu de lumière. La courte flèche est accolée de deux tourelles disymétriques, une octogonale et l’autre cylindrique.
Côté sud :
Deux entrées en accolade avec fleurons et crochets. Celle située à l’est est obstruée. On peut remarquer un bateau au-dessus de la baie, entre les portes.
Les contreforts sont de tailles imposante car le sol est peu stable.
Le retable du chœur est une œuvre de Jean Le Bosser de 1756.
Devant la chapelle, le calvaire est daté de 1588, malheureusement le lichen en rend la lecture impossible. De nombreux ex-votos sont accrochés à l'intérieur. A noter la jolie figure de proue représentant une sirène qui a été réutilisée ici.
Cette chapelle est un hymne à la joie et à la reconnaissance des marins d’avoir été épargnés ou sauvés de la mer. Au Pardon du 15 août, ils processionnaient tête et pieds nus, puis faisaient la fête avec danses, manèges, jeux…montrant leur joie d’être encore en vie comme en témoigne ce tableau de Lucien Simon.
Notre second arrêt sera pour la chapelle de Tréminou, malheureusement fermée. Pour une visite détaillée de l'intérieur, cliquez ici pour lire le post de Jean-Yves Cordier. Quelques images de l'extérieur...
Cette chapelle fut l'un des hauts lieux de la révolte des Bonnets rouges. Le 2 juillet 1675, c'est du haut de son calvaire-chaire extérieur que fut proclamé le Code paysan.
Son pardon est célébré le 4e dimanche de septembre.
Nous terminerons notre tour des chapelles par l'église Saint Fiacre de Guengat.
Avec ses murs un peu bas, couverts de lichen argenté, elle date de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème. Du côté Sud, on voit un ossuaire à deux baies en accolade, avec l'inscription : 1557 — Respice finem, Pensez à votre fin dernière ; puis un porche, dans le genre des constructions du gothique flamboyant, surmonté d'une chambre éclairée par une fenêtre s'ouvrant sur la façade. Plus loin, trois grands pignons, dont deux ont été restaurés après les dégâts occasionnés par la chute du clocher. A l'abside, le grand pignon du sanctuaire est d'effet imposant, avec ses contreforts et sa large fenêtre à six baies.
Et pour parfaire cette visite, je vous invite à lire ici le post détaillé (à nouveau de J.Y. Cordier) sur les statues, sablières et inscriptions que l'on peut admirer à l'intérieur de l'Eglise Saint Fiacre. Saurez-vous apprécier son humour caustique à décrire les prises Legrand installées derrière la tête de la vierge Marie toujours aussi "présentes" quatre ans après ?
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