Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
21 Juillet 2014
L'idée d'ouvrir une voie de navigation intérieure en Bretagne date du XVIe siècle. Ce furent les différents blocus maritimes, imposés depuis 1688 sous le règne de Louis XIV qui amenèrent les États de Bretagne à faire étudier la mise en place d’un réseau de canaux, en Bretagne, ainsi que dans le Maine, par une commission spéciale créée fin 1782 : la commission intermédiaire pour la navigation intérieure de la province. Partant de cette idée, cette commission présente au roi Louis XVI, le 31 octobre 1784, une carte générale des projets étudiés qu'elle lui commente. Le roi décide du tracé à retenir pour le canal devant relier les rivières Vilaine et Rance, pour permettre la navigation entre Rennes et Saint-Malo, et de poursuivre par la Vilaine, réalisant ainsi la liaison Manche-Océan.
La Révolution française ne permit pas le démarrage des travaux, et il fallut attendre le tout début du XIXe siècle, pour convaincre le consul Napoléon Bonaparte de l'intérêt de débloquer ce projet. Les travaux sont ordonnés par l'arrêt consulaire du 21 pluviôse an XI (11 février 1804) à la suite de nouvelles menaces de blocus maritime par l'Angleterre.
Les travaux s'échelonnèrent entre le printemps 1804 et l'automne 1832, en grande partie ralentis par les dépenses de guerre et les évolutions des rapports diplomatiques entre la France et l'Angleterre. Les travaux employèrent presque uniquement des ouvriers locaux. Quelques dizaines d'insoumis et de déserteurs des armées, ainsi qu'un groupe de prisonniers espagnols de 292 hommes furent incorporés aux équipes de chantiers, pendant quelques semaines.
À partir de 1923, les progrès du chemin de fer diminuent grandement le "fret" par voie d’eau (douce) entre Rennes et la Manche. Ce déclin sera accentué par le développement, après guerre, des axes routiers et des camions ainsi que par la construction du barrage de la Rance à partir de 1960. Aujourd’hui, les péniches ont laissé place aux pêcheurs, promeneurs, sportifs. Gabares et chalands disparus, et le canal n’ouvre plus ses écluses qu’aux plaisanciers.
A Bazouges, où le canal franchit le bief de partage, il est entièrement artificiel. Les 11 écluses, qui rappellent les marches d'un escalier, sont nécessaires au franchissement d'un dénivelé spectaculaire : 27 mètres sur une distance d'un peu plus de 2 km. Très fréquenté, le canal est bordé de 11 maisons éclusières, de style napoléonien.
Papa n'a pu résister au plaisir d'aider l'éclusière. Il y a 10 ans déjà, il avait été notre éclusier, tout un week-end, lors de notre balade sur l'Aulne en péniche...
source : wikipedia
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