Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
28 Juin 2016
Du 4 juin au 13 novembre 2016, à l'initiative du Conservatoire Botanique, Jérôme Durand, sculpteur plasticien formé à l'Ecole des Beaux Arts de Brest, a imaginé la nouvelle aventure de sa bande de crabes en scénarisant leur installation dans le jardin.
Les crabes y prennent leurs aises installant leur trône royal sur une colline dominant le Dourguen cachant sous la ramure de palmiers leur gisant du Kamchatka ou dans l'ombre d'un sequoïa un crabe amoureux....
Jérôme Durand continue ici l'un des trois projets au long cours qu'il mène parallèlement à son travail de sculptures en bronze :
En rassemblant des œuvres déjà exposées et d’autres spécialement créées pour l’occasion, cette exposition "Abri Côtier" sur 30 hectares est un temps fort dans le parcours de l’artiste plasticien-sculpteur et offre une rencontre surprenante entre le végétal et l’acier.
Redescendant de la colline, on passe à côté d'une île lointaine.
A côté du Stang Alar (l'étang de St Eloi en breton), est accroché le plan de l'exposition invitant à parcourir coins et recoins du jardin pour admirer l'ensemble de l'installation de J. Durand.
A droite, la falaise bordant l'étang est prise d'assaut par les crabes : "L'enfer et le paradis". Les crabes se dessinent en creux dans les plaques de métal dressées devant la roche. Magie de l'installation, les crabes se parent des dégradés émeraude de la végétation accrochée à la roche.
Devant la cascade un crabe doté d'une brosse s'étrille, il s'agit de "l'étrille au bain" plantée au milieu du ruisseau.
A côté des canards indifférents, deux crabes, dont l'un haut de plus de 4m, dressent leurs pinces au ciel implorant de retrouver la mer ?
Les portes du jardin botanique étaient bien sûr ouvertes, voilà pourquoi je n'ai pas remarqué le portail saint laurent et sumatra, dont j'ai trouvé une photo sur le site du sculpteur-plasticien J. Durand.
Cheminant le long du ruisseau, j'aperçois enfin le crabe amoureux "séquoia mon amour". Avec l'étrille au bain, c'est celui qui me séduit le plus.
Enfin, je découvre sous la frondaison des palmiers "le gisant du crabe royal du Kamchatka".
Afin de mieux comprendre le travail de Jérôme Durand, je vous invite à lire ci-dessous un extrait d'une interview donnée à Ouest France :
"D'où vient votre fascination pour les crabes ? Je ne suis pas du tout un sculpteur animalier ! Juste un Breton qui a passé son enfance à la pêche à pied ! Et il faut dire que le crabe, découpé ou plié, se prête fantastiquement à la sculpture... Et j'adore la fusion, le travail du feu. Mon grand-père avait une fonderie, à Plérin, aujourd'hui tenue par mon cousin. Tous vos crabes sont différents ? Oui, et il n'y a pas de limite d'échelle. Les plus grands que j'ai jamais construits, comme le Soliste, se trouvent ici, au Stang Alar, cet endroit que je trouve merveilleux. Certains n'ont pas de nom, comme celui qui mesure 4 m, qui sert aussi bien d'arche que de parapluie. Les crabes ont tous leur initiale, « T » pour tourteau, « A » pour araignée. Le chiffre qui suit équivaut à son poids. « A 192 », c'est une araignée qui pèse 192 kg. Et, comme ils sont en acier, un matériau vivant qui évolue et se transforme, ils vont bronzer, rouiller, s'oxyder, noircir, tout un tas de couleurs que je vénère. Une explication sur ces cartes du monde également installées ? Je transforme des cartes mondiales au gré de mes installations. Pour le portail du Conservatoire, j'ai ainsi créé deux mappemondes. Fantaisistes, elles affolent les géographes mais font plaisir aux rêveurs. Elles sont centrées sur deux de mes balises, l'une sur l'île de Sumatra, l'autre dans le golfe du Saint-Laurent. Comment avez-vous mis en scène vos crabes dans ce jardin où règne la biodiversité ? J'ai dû développer, autour des crabes, un travail de sculpture plus important, certains se promenant avec des reliques, comme le « Gisant du Crabe Royal du Kamtchatka » ou d'autres nécessitant des accessoires, comme le « Trône Royal » et ses deux crabes porte-drapeaux... J'essaye d'avoir un minimum d'humour ! Dans la chute d'eau, j'ai placé « l'Étrille au bain », une scène plus intime, qui montre que mes crabes ont pris possession du lieu, qu'ils s'y sentent bien... Comme dans « Séquoia mon amour », clin d'oeil littéraire, où le crabe embrasse cet arbre absolument remarquable. Vous proposez aux visiteurs d'adopter un crabe ! Comment ça marche ? La « carte mondiale de l'invasion » est la colonne vertébrale du projet. Ce n'est pas une invasion « guerrière », elle est plutôt poétique. Les visiteurs qui adoptent l'un de mes 500 crabes, chacun étant une pièce unique en métal, dessinée et découpée de ma main, vont y participer en indiquant, sur le carnet disponible au pavillon d'accueil, le nouveau lieu de résidence de leur protégé. Des gens m'envoient ainsi des photos de leur crabe sur leur terrasse, dans leur jardin, leur camping-car... La localisation de chaque sculpture permet de tenir à jour la déclinaison cartographique : au 1er juin 2016, après tout juste quatre ans, l'aventure suscite beaucoup d'engouement, 3 722 crabes y étaient déjà répertoriés !"
Pour découvrir la suite de l'exposition, il faudra revenir début juillet....
INFORMATIONS PRATIQUES Exposition présentée du 4 juin au 13 novembre dans trois espaces : – le jardin conservatoire du 4 juin au 13 novembre, de 9h à 19h : gratuit – le pavillon d’accueil du 1er juillet au 31 août, de 14h à 18h : gratuit – les serres tropicales du 1er juillet au 31 août, de 14h à 18h : payant (5,5 € en tarif plein et 4 € en tarif réduit) ACCÈS Jardin du Conservatoire botanique national de Brest Rampe du Stang-Alar, 29 200 Brest www.cbnbrest.fr // 02 98 41 88 95
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