Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
2 Avril 2017
A notre arrivée à la plage de Kerhomou, le ciel est menaçant, mais bientôt les nuages s'éloigneront, laissant place à une vraie journée estivale. Seule différence par rapport à l'été, nous serons presque seules sur le sentier. A droite de la plage, mon amie A. me fait remarquer un petit fortin caché dans la falaise. Internet nous apprendra qu'il s'agit d'un fortin crénelé 1846.
La baie de Kerhornou-Porsmoguer était défendue par ce fortin et une batterie. Ils servaient à empêcher un éventuel débarquement sur la plage, point stratégique auparavant défendu par un fort dont il reste des vestiges de tour. Le changement de lit du ruisseau qui les sépare fait passer le bâtiment de la commune de Ploumoguer à celle de Plouarzel. Le fortin a été transformé en lieu d'habitation.
En 1841, dans un contexte de nouvelles tensions avec l’Empire Britannique, Louis-Philippe met en place une commission mixte d'armement des côtes. Le fort est construit selon le modèle d’architecture militaire standardisé « corps de garde crénelé type 1846 n°3 ». De plan rectangulaire d’environ 24 mètres par 12 mètres, le corps de garde est conçu pour accueillir vingt hommes. Son architecture offre un système défensif avec deux bretèches par côté et de nombreux créneaux de fusillade.
Après avoir cheminé le long de la dune bordant la plage de Kerhomou, le chemin rejoint les landes s'étalant sur les falaises que longe le GR. De petits ruisseaux ont dessiné des vallées, créant un relief accidenté. Mon amie A. ne faiblit pas, armée de son bâton de marche, elle affronte courageusement les escaliers. En contrebas, apparaît la chapelle Locméven.
La grisaille a disparu du ciel, laissant place à de gros cumulus blancs. La mer prend des reflets turquoises. A l'horizon se dessine le chapelet des îles. Ajoncs et oeillets de mer tranchent sur la lande arborant toujours ses couleurs d'hiver. Ckéva décide de suivre le trait de côte au plus près de la falaise. Nous la suivons un moment, avant de reprendre sagement le sentier.
Des toits apparaissent au ras d'une falaise dominant une jolie grêve. Il s'agit du site de Porstheven où une plaque explique le dur travail des goémoniers.
Après avoir contourné la pointe de Brenterch, apparaît à l'horizon la pointe de Kermorvan, les toits du Conquet et la longue plage des Blancs Sablons.
Nous sommes arrivées à la plage d'Illien après être passé au ras du Fort. Un petit tour sur internet nous le fera découvrir sous son meilleur jour (page répertoriant des sites pouvant être utilisés pour des tournages).
"Ancien corps de garde de défense côtière de 1851, le Fort Illien devait empêcher les atterrages sur la plage adjacente et la côte le long du chenal du Four. Il a été aménagé en résidence principale à partir de 1965. Sa surface habitable est de 280 m² sur deux niveaux. En bas, toutes les pièces sont voutées avec de grandes salles de 32 à 46 m² en pierres apparentes. A l’étage toutes les pièces ont vue mer. Un séjour, une véranda, 8 chambres (dont les plus grandes font 32 et 22 m²) et une terrasse. La façade est en pierres. On trouve également des bretèches, meurtrières, douves… La porte d’entrée est équipée d’un faux pont levis. Présence d’huisseries modernes. La propriété s’étend sur 4 000 m² jusqu’à la côte avec vue sur les îles. Un accès jusqu’à la mer et une crique est possible par un escalier taillé dans la roche. Aucun voisinage."
Lors de notre passage, l'on s'activait ferme à tailler les haies....On s'est arrêté un moment à observer la manoeuvre de la remorque semblant prête à dévaler la falaise....
Nous rebroussons chemin. Nous avons pris des couleurs, sans vraiment nous en apercevoir, absorbées que nous étions par la contemplation du paysage.
La miss s'arrête au moindre vrombissement dans les fleurs bordant le chemin et vérifie régulièrement que nous suivons....
On reviendra, semble me demander Ckéva, en se retournant une dernière fois, avant de grimper dans la voiture ?
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