La vallée perdue à Loc Eguiner

C'est le nom d'un beau circuit autour du ruisseau de Loc Eguiner : balade que j'ai choisie ce matin pour patienter pendant la récréation de Petit Loup. Echaudée par ma balade d'hier, je suis revenue à mon appli fétiche (Maps.me) qui m'a permis de trouver l'accès au chemin depuis le bourg.

Je me suis arrêtée en chemin pour observer une croix de calvaire couronnée de deux jolis angelots.

Puis j'ai rejoint le début du sentier au moulin de Keroualon, après avoir observé son étang et une meule appuyée contre le mur du moulin (?).

Au début du sentier, des bénévoles s'activaient à nettoyer les lieux. L'un d'entre eux m'a indiqué les ruines d'un ancien moulin à tan. En rentrant, bien évidemment, je suis allée chercher plus d'information sur cette activité.

"Les tanneries

Depuis le Moyen Âge au moins, des tanneries ont fonctionné dans le bassin de l'Élorn en raison de la qualité de ses eaux : en 1794, 160 tanneries étaient recensées dans le district de Landerneau, et particulièrement dans la région de Landivisiau et Lampaul-Guimiliau ; une tannerie employait généralement de 4 à 15 ouvriers, mais les ouvriers étaient parfois les domestiques des fermes.

Cette industrie décline au cours des XIXe siècle et XXe siècle : à Lampaul-Guimiliau, le nombre des tanneries tombe de 49 en 1799 à 25 en 1876 et 9 en 1901. Les tanneries ne sont plus que 8 en 1946 employant une soixantaine de salariés. La dernière a fermé en 1986.

Les tanneries étaient source de nombreuses nuisances : les odeurs répugnantes, la puanteur, particulièrement lors de l'ébourrage et de l'écharnage, liées entre autres à la putréfaction des chairs mortes, incommodent les gens et expliquent que les tanneurs étaient méprisés, traités en parias. Le duc Jean III de Bretagne qualifie de « vilainâtres » ceux qui « s'entremettent de vilains métiers » comme « écorcheurs de chevaux, de vilaines bêtes » ; il les qualifie d'« infâmes » et ils ne peuvent pas être « sénéchal, juge, (…), témoin, (…) ». Les rejets des eaux usées des tanneries contenant des restes de poils, de la chaux, des sels et du tanin aboutissaient dans l'Élorn, provoquant une raréfaction des poissons, en particulier des saumons.

En amont de cette activité de tannerie, des moulins à tan se sont développés à proximité de Lampaul-Guimiliau à Lézerarien (en Guiclan), Bauchamp et Milin Gouez pour extraire le tanin. La récolte de l'écorce de chêne, le tan, mis en fagots, était faite par les kigners au printemps au moment de ma montée en sève à l'aide d'un couteau spécial à tranchant circulaire. Les moulins à tan broyaient cette écorce pour la réduire en fines particules.

En aval de l'activité des tanneries, le tan usé était piétiné, séché et mis dans des moules pour confectionner des mottes qui servaient ensuite de combustible. Les tanneries pouvaient en tirer un bon revenu : celle de Miliau-Bodros, à Traon-ar-Vilin, vendit par exemple en 1786 pour 462 livres de « mottes à faire feu, des écorces moulues et à moudre ». 

Source : wikipedia

Le bénévole qui nettoyait les ruines du moulin m'a indiqué où aller voir une fontaine et un ancien lavoir. Pour éviter une dégradation de ces éléments de petit patrimoine, le sentier a été dévié, si bien que beaucoup de promeneurs passent à côté sans les voir.         

J'ai poursuivi ensuite le sentier en marchant sur la crête de la vallée. J'ai à nouveau apprécié de pouvoir vérifier mon chemin en cours de route grâce à mon appli, qui m'a remise sur la bonne voie à quelques reprises, tant cette vallée est parcourue de sentiers partant dans des directions variées.

A proximité de l'une des pancartes du sentier s'ouvrait un très beau panorama sur la vallée avec à gauche la vue sur la carrière.

Puis le sentier redescend dans la vallée et rejoint le ruisseau de Pen Coat.

Deux ambiances très différentes pour cette balade : le sentier sur la crête offre de très belles vues panoramiques, tandis que celui longeant le ruisseau est plus bucolique, offrant des vues dégagées sur les prairies bordées par le ruisseau ; ma balade préférée de ces derniers jours.