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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Et si pour changer on lisait de la poésie italienne ?

Luciano Erba est mort le 2 août 2010. Il avait 88 ans.

Né en 1922 à Milan, Luciano Erba s’inscrivait dans la « quatrième génération » poétique du xxe siècle qui succède à celle de Bertolucci, Caproni, Luzi, et Sereni dont il avait l’élève avant d’être l’ami. Après lui, il prolonge cette « ligne lombarde » dans des termes qui restent à préciser et avec lesquels il n’aura cessé d’ironiser. Professeur de littérature française à Milan, il a traduit de nombreux poètes des xvie et xviie siècles, mais aussi Michaux, Ponge et Reverdy, ces poètes dont il est proche à certains égards.

Il publie son premier recueil en 1951, Linea K qu’il reprend avec d’autres textes pour composer d’abord le volume Il male minore en 1960 puis, vingt ans plus tard, et complété par d’autres poèmes encore, Il nastro di Moebius. En 1989, il publie L’Hippopotame, à la fois auto-anthologie et recueil de poèmes nouveaux. C’est à ce titre qu’on a pu suggérer que Luciano Erba était l’homme d’un seul livre. Suivra cependant, en 1995, L’ipotesi circensi, qui reprend et complète les poèmes de la plaquette Variar del verde parue en 1993. Il a publié en 1991 un florilège de traductions : Dei cristalli naturali qui comprend des traductions de Jean de Sponde, de Saint-Amant, de G. Rodenbach, mais aussi de Cendrars, de Michaux, de Ponge et de Frénaud.

Depuis les années 80 son œuvre est saluée par de nombreux prix (le prix Viareggio en 1980, le prix Bagutta en 1988 et enfin, en 1989, le prix Librex-Guggenheim « Eugenio Montale »).

sources : cairn-info

Dormire - Dormire - Valerio Adami

Dormire - Dormire - Valerio Adami

Gli anni Quaranta

Sembrava tutto possibile
lasciarsi dietro le curve
con un supremo colpo di freno
galoppare in piedi sulla sella
altre superbe cose
più nobili prospere cose
apparivano all’altezza degli occhi.
Ora gli anni volgono veloci
per cieli senza presagi
ti svegli da azzurre trapunte
in una stanza ai mobili a specchiera
studi le coincidenze dei treni
passi una soglia fiorita di salvia rossa
leggi « Salve » sullo zerbino
poi esci in maniche di camicia
ad agitare l’insalata nel tovagliolo.
La linea della vita
deriva tace s’impunta
scavalca sfila
tra i pallidi monti degli dei.

 

Luciano Erba,  Il nastro di Moebius,  Poesie 1951 – 2001 / Le ruban de Moebius, Poésies 1951 – 2001
Oscar Mondadori 2007, coll. Poesia dell’ 900
Traduction © Valérie Brantôme, 2019

Les années 40

Tout semblait possible
s’abandonner dans les virages
en un suprême coup de frein
galoper debout sur la selle

d’autres choses superbes
plus nobles, prospères
surgissaient alors à hauteur d’œil.
À présent les années s’en vont rapides
par des cieux sans présage

tu t’éveilles sous des duvets azur
dans une chambre meublée de miroirs
tu étudies les coïncidences des trains
passes le seuil fleuri de sauge éclatante
lis « Salut » sur le paillasson
puis tu sors en bras de chemise
essorer la salade dans le torchon.
La ligne de vie dérive bute
escalade s’esquive
parmi les pâles sommets des dieux.

 

Luciano Erba,  Il nastro di Moebius,  Poesie 1951 – 2001 / Le ruban de Moebius, Poésies 1951 – 2001
Oscar Mondadori 2007, coll. Poesia dell’ 900
Traduction © Valérie Brantôme, 2019

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