Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
23 Juillet 2021
Cette année les visites du patrimoine religieux en vie organisées par la Sprev ont repris partout en Bretagne et plus particulièrement en Finistère. Cette reprise ayant été annoncée par la commune et la presse locale, j'ai profité de la chaleur caniculaire de ce mois de juillet (pour les bretons !!) pour me réfugier au frais et écouter les commentaires des jeunes guides durant ces visites.
La jeune guide qui officiait à La Roche était toute timide, mais après quelques hésitations, a offert au petit groupe présent ce jour là les explications amusantes qui nous permettront de nous souvenir de cet enclos.
Bien sûr les questions traditionnelles ont fusé quant à la date de construction du jubé et la fin du concile de Trente demandant la destruction de ceux-ci....
"Sur une longueur de 5 mètres entre les deux grosses piles de l’entrée du chœur, est placé un jubé en bois de chêne polychromé d’une ornementation abondante qui le date de la fin du XVIe siècle. Il se compose d’un soubassement de panneaux surmonté d’une claire-voie. Celle-ci sert d’appui à des montants verticaux ou obliques qui soutiennent la tribune à laquelle on accède par un escalier aménagé dans la pile sud." (G. Leclerc).
Comme d'habitude je vous renvoie aux nombreux articles très documentés de Jean-Yves Cordier sur le jubé de Saint Yves.
La petite guide attira notre attention sur le décor "exotique" que l'on peut remarquer sur le jubé et nous expliqua qu'il ne vient pas comme le prétend la légende bretonne "des bretons voyageurs"...mais plutôt de la circulation d'illustrations de Pinturicchio, Giovanni da Udine, Raphaël suite à la redécouverte des peintures effectuées pour le palais de Néron.
À la fin du XVe siècle, un jeune Romain tomba dans un trou sur les pentes de l’Oppius et se retrouva dans une sorte de grotte couverte de peintures surprenantes. D’autres jeunes artistes explorèrent à leur tour ces salles étonnantes. Les fresques ainsi découvertes inspirèrent un nouveau style de décoration plein de fantaisie, que l’on baptisa « grotesques ». Domenico Ghirlandaio, Raphaël et Michel-Ange, descendus à leur tour, eurent la révélation de ce qu’était l’art antique oublié. On pense que Raphaël en tira une partie de son inspiration pour la décoration des fameuses Loges de Raphaël dans le palais du Vatican.
Vous laisserez-vous aussi tenter par une visite organisée par la SPREV cet été ? Toutes les informations sur les différentes visites proposées sont à retrouver ici.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane