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12 Mars 2013
Paimpol
Pour qui a lu "Pêcheur d'Islande", Paimpol reste à jamais associée aux Islandais.
Les choses ont bien changé depuis le 19ème siècle où Paimpol grouillait d'une population affairée à une activité qui a fait sa renommée : la Grande Pêche. La rade était alors parcourue par les "Islandais" en quête d'un mouillage ou relevant les amarres pour s'en aller dans les mers du Grand Nord.
La première goélette inaugurant la grande épopée de pèche en Islande sortira du port en 1852. A la fin du 19ème siècle, une flotte de 80 goélettes à hunier étaient inscrites au rôle. La disparition progressive des voiliers réduira ce nombre à une vingtaine d'unités à l'aube du conflit de 1914 et, en 1932, elles n'étaient déjà plus que 9 ... Le deuxième conflit armé du 20ème siècle ne verra plus ces rudes embarcations : elles auront totalement disparu. La "Glycine", dernier bâtiment de cette glorieuse épopée sera désarmée en 1935. Pendant cette période, une centaine de navires disparaîtront en mer, entraînant avec eux près de deux mille marins. L'état des bateaux, vieux ou mal entretenus, sera à l'origine de bon nombre de ces catastrophes. La fatigue et l'alcool, qui faisaient partie du quotidien des hommes, seront également les causes de naufrages bien souvent inexpliqués.
Ces goélettes de 30 mètres embarquaient 22 hommes et cinglaient vers l'hiver du Grand Nord à partir de février pour ne revenir au port qu'à l'automne. Le temps qui règnait sur les bancs de morue était si mauvais qu'il interdisait l'usage des doris. C'est du pont, face à la bise glaciale que les pêcheurs hissaient le poisson qu'ils piégeaient en laissant dériver le bateau.
Jamais ces marins ne connaissaient alors la douceur d'un été ...
Paimpol fut déjà, bien avant cela, l'un des premiers ports de la côte Nord de la Bretagne à armer vers la pêche à la morue : les premières campagnes en direction de Terre-Neuve et du Groenland datent du 15ème siècle.
Cette époque révolue, les beaux bateaux ont été progressivement remplacés par de petites unités de pêche côtière, auxquelles sont venus s'ajouter les bateaux plats des ostréiculteurs puis les voiliers des plaisanciers de la belle saison.
Une petite vidéo tout d'abord, puis les commentaires, pour ceux qui veulent en savoir un peu plus ......
La tour de Kerroc'h
Au loin, sur la falaise d'ouest, on aperçoit la haute tour de Kerroc'h surveillant la rade. Cette rotonde surmontée d'une Vierge à l'enfant, assise sur une tour massive de forme hexagonale comporte deux étages.
Elle fut construite en 1873, à l'instigation de deux soeurs, filles d'un armateur du nom de Janoly, sur la colline alors dénommée Krec'h Mahaf ou "butte de Mathieu".Cette vierge était censée protéger les marins sortant de la rade sur des bateaux qui payaient un lourd tribut aux tempêtes sévissant sur ces côtes.
Un évêque du nom de David règnant sur le diocèse de Saint-Brieuc intervint dans un but peu avouable, faire sa publicité en apposant ses armes personnelles sur une tour dite "de David" et obtint gain de cause : la tour financée par les deux soeurs fut construite selon les "voeux" de l'écclésiastique, celles-ci craignant de ne pas s'assurer leur salut si elles s'opposaient aux exigences du prélat.
De cet endroit, en effet, la vue est superbe sur la rade de Paimpol.
Ploubazlanec - la chapelle de Perros-Hamon
La chapelle de Perros-Hamon aura une importance toute particulière pendant la période des « Terre-Neuvas », Perros-Hamon étant un village éminemment « islandais ».
Dès 1884 elle sera appelée « Chapelle des Naufragés » par Pierre Loti et Guillaume Floury (le « Grand Yann » du roman "Pêcheurs d’Islande") qui y sont venus à plus reprises.
Ce seront en effet pas moins de 2000 marins et 120 goélettes perdues (dont 70 disparues corps et biens) entre 1852 et 1935. Aussi le porche de la chapelle conserve-t-il les « Mémoires » authentiques de quelques marins disparus au cours de ces pêches lointaines.
La Vierge vénérée de Perros-Hamon sera le soutien, l'ultime espérance, l'ancre de la miséricorde à laquelle s'accrocheront, les femmes, les mères, les enfants, qui plongeront dans les yeux de cette statue, leur regard empli de larmes.
Sur les goélettes, les marins eux-mêmes, seront toujours très attachés à Notre-Dame de Perros-Hamon dont une statue sera présente à bord de chaque navire.
Au dessus du porche, une date : 1770. Ce n'est pas celle de sa construction (elle fut édifiée entre 1683 et 1728 dans le prolongement d'un chevet datant du 16ème siècle, sur des fondations plus anciennes encore, du 12ème siècle) mais celle où les statues qui en ornent la façade ont été intégrées. De même que certaines pierres ayant servi à la sacristie, elles ont été récupérées sur les ruines de l'ancienne chapelle de la Trinité.
Ploubazlanec, Chapelle de la Pointe de la Trinité
Comme en bien d'autres lieux de la côte d'où l'on pouvait observer le retour des bateaux, il fut bâti un lieu de recueillement et de prières. Construite en 1868, elle porte le même nom que la Pointe sur laquelle elle fut édifiée.
Cet édifice n'est pas le premier à avoir pris place à cet endroit. Il est le successeur d'une série de chapelles dont la première fut construite, paraît-il, à la suite d'un voeu émis au 12ème siècle déjà ! En ce temps-là, la communauté monastique installée sur l'île de Saint-Riom faisait régulièrement la traversée afin de se ravitailler sur le continent. Une tempête d'une rare violence leur fit craindre une fin prochaine ; se recommandant à la protection de la Sainte Trinité, leur embarcation fut finalement drossée à la côte, à cet endroit. C'est ainsi qu'une première chapelle fut construite, sous l'égide du protecteur des moines, Alain comte de Goëlo et de Penthièvre. Beg ar C'hastell (Pointe du Château, en vieux breton) ne changera toutefois de nom que bien plus tard, devenant Pointe de la Trinité au début du 18ème siècle.
Bien avant cela, déjà, Saint Pébrel aborda l'endroit après une traversée l'amenant de sa Cornouaille anglaise. Afin de marquer son passage il édifia un oratoire, au même endroit, à la gloire de la Saint Trinité, déjà.
Il n'y eu pas moins de cinq chapelles de ce nom ! Successivement ruinées puis reconstruites, l'une d'elles, édifiée en 1744, au sommet de la Pointe plutôt qu'à l'endroit de son érection originelle, fut frappée à plusieurs reprises par la foudre ! Les superstitieux y virent un signe de l'au-delà et les trois édifices qui lui succédèrent, y compris l'actuel, redescendirent au pied de la falaise.
Porz Even
Entièrement tourné vers la mer et ses métiers, Porz Even est typiquement un village de pêcheurs.Cette petite cité tranquille participa aux longues campagnes de pêche en Islande. Aujourd'hui c'est l'ostréiculture qui monopolise la baie.
La Pointe de l'Arcouest
La Pointe de l'Arcouest fait face à Bréhat et ses multiples rochers.
C'est d'ici que l'embarquement se fait pour l'île aux fleurs, sur un quai de granit rose. Mais il faudra revenir car les journées sont encore trop courtes pour en profiter pleinement.
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