Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
2 Janvier 2025
Parce que l'histoire est un éternel recommencement, petit retour en arrière, en 1973...
«Notre Grand Cirque» a été présenté pour la première fois le 22 juin 1973 au théâtre «Athinaion». Jenny Karezi et Kostas Kazakos ont décidé de monter une pièce allégorique racontant l’histoire et les souffrances de l’État grec, depuis l’arrivée d’Othon en 1833 jusqu’à l’Occupation (dans une seconde version, jusqu’au soulèvement du Polytechnique). Leur objectif était de tromper la censure de la junte tout en réussissant à transmettre des messages de réveil au peuple grec, déjà indigné.
Ils ont partagé leur idée avec Iakovos Kampanellis, qui s’est aussitôt attelé à l’écriture. La composition musicale a été confiée à Stavros Xarchakos, qui a eu l’inspiration de demander au regretté Nikos Xylouris d’interpréter le rôle du chanteur – crieur public. La mise en scène a été prise en charge par Kostas Kazakos. Les décors étaient l’œuvre d’Evgenios Spatharis, et les rôles principaux étaient interprétés par Dionysis Papagiannopoulos, Spyros Konstantopoulos, Nikos Kouros, Timos Perlegkas et Christos Kalavrouzos.
Le spectacle a rencontré un immense succès commercial (environ 400 000 billets vendus) mais a également servi de catalyseur pour la révolte. Des slogans tels que «Pain – Éducation – Liberté» et «Voix du peuple – Colère de Dieu», connus grâce au soulèvement du Polytechnique, sont apparus pour la première fois dans cette pièce.
Jenny Karezi a passé un mois en détention dans les cellules de la Sécurité, ce qui a entraîné l’interruption des représentations de la mi-octobre à la mi-novembre 1973. Les représentations ont repris après les événements du Polytechnique, sous la surveillance de policiers. Kostas Kazakos a également été convoqué par la junte et emprisonné. L’interprète, le compositeur et les musiciens faisaient face presque quotidiennement aux «visites» des agents du régime.
La vidéo inclut des images d’archives de l’ERT, avec des plans fournis par Kostas Kazakos, tandis que l’audio est tiré des derniers instants de la représentation, dont certaines parties ont été publiées en CD.
Attends un instant que je reprenne mon souffle,
Et que je réfléchisse si je dois rire,
Pleurer, crier ou me taire.
Et que je réfléchisse si je dois rire,
Pleurer, crier ou me taire.
Les rois sont partis, ils ne sont plus là,
Et au port, en bas près du rivage,
Leurs alliés leur disent adieu.
Leurs alliés leur disent adieu.
Comme ils ont tout mijoté et arrangé,
Depuis le début, ils ont creusé leur propre tombe.
Et tout près, nos grands protecteurs,
Peu à peu sont devenus des fossoyeurs.
Et tout près, nos grands protecteurs,
Peu à peu sont devenus des fossoyeurs.
Et qui paie encore les pots cassés ?
Comment recommencer encore une fois depuis le début ?
Et si seulement je savais pourquoi...
Et si seulement je savais pourquoi...
Quel est encore mon destin ? Qu'est-ce qui m’attend ?
Trois comploteurs y réfléchissent.
On nous l’annoncera par des scribes et des prêtres,
Avec des fanfares, des trompettes et des fêtes.
On nous l’annoncera par des scribes et des prêtres,
Avec des fanfares, des trompettes et des fêtes.
La Constitution est gardée par des gendarmes,
Et au palais, les courtisans à l’intérieur
Attendent qu’une nouvelle apparaisse.
Attendent qu’une nouvelle apparaisse.
Les banquiers étrangers se sont parés,
Les courtiers grecs se sont rasés.
Sept pour les intérêts, cinq pour les artifices,
Quarante avec l’huile et le vinaigre.
Sept pour les intérêts, cinq pour les artifices,
Quarante avec l’huile et le vinaigre.
Et celui qui croyait et espérait encore
Se tient silencieux, empoisonné, regardant
La liberté mise aux enchères.
La liberté mise aux enchères.
Peuple, ne serre plus ta ceinture,
Ne fais plus de la faim une fierté.
Les luttes que tu as menées ne servent à rien,
Si le sang versé ne rachète rien.
Les luttes que tu as menées ne servent à rien,
Si le sang versé ne rachète rien.
Peuple, ne serre plus ta ceinture,
La faim comme fierté est celle du lâche,
Du serviteur destiné à être enterré,
Du serviteur destiné à être enterré.
(essai de traduction, soyez indulgents).
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane