Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
16 Juin 2020
Quand une figure de style t'offre un titre et une conclusion poétiques....
A une passante
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?
Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles Baudelaire (1821-1867)
Les fleurs du mal
« D'abord, c'est curiosité Qui conduit l'homme à la beauté ; Beauté mène à l'amour, l'amour à l'espérance » (Charles-François Pannard, Anthologie de la poésie française du XVIIIe siècle au XXe siècle, La Pléiade, Gallimard)
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane