Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
8 Février 2014
D’Antonin Dvorak, on connait surtout la Symphonie du Nouveau Monde ou les Danses slaves pour piano, et beaucoup moins son talent et son goût pour l’opéra. Créée en 1901 à Prague, Rusalka y fut un succès immédiat : Dvorak, fervent nationaliste, tira du folklore tchèque un premier véritable opéra national pour son peuple, encore sous le joug autrichien. Comme le reste du monde n’était sans doute pas prêt à entendre chanter en tchèque sur la scène lyrique, plusieurs décennies s’écoulèrent avant les premières représentations internationales (1959 au Royaume-Uni, 1982 en France !). La beauté de la langue tchèque reste, pour la plupart d’entre nous, hors d’atteinte, mais l’opéra de Dvorak est basé sur une histoire universelle (ressemblant fort à La Petite Sirène d’Andersen). Sa musique majestueuse et émouvante entoure une œuvre dramatique et troublante.
Rusalka vit sous la férule de l’Ondin, en compagnie des autres nymphes des eaux. Mais elle est tombée amoureuse du Prince et veut s’émanciper de sa condition et devenir son amante. L’Ondin n’est pas d’accord mais il la conduit néanmoins auprès de la sorcière Jezibaba. Celle-ci prévient Rusalka que si elle devient humaine, elle perdra l’usage de la parole. Et si le Prince lui est infidèle, la damnation éternelle les attend tous deux. Rusalka accepte les conditions et boit une potion magique. Le Prince la trouve et emmène sa nouvelle fiancée, muette et sans nom, chez lui. Mais une Princesse étrangère jalouse va pousser le Prince à tromper Rusalka, qui retourne au fond de l’eau, pour l’éternité. Est-ce qu’elle aime encore assez le Prince pour chercher à lui épargner le même triste sort ?
Renée Fleming incarne l’un de ses rôles fétiches tandis que Piotr Beczala personnifie le prince. Emily Magee chante le rôle de la princesse étrangère, sa rivale et Dolora Zajick celui de la sorcière Jezibaba.
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