Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
24 Août 2015
J'y étais venue pour la première fois en août dernier sous un beau ciel bleu. Cette année la météo a hésité toute la semaine sur les prévisions pour le dimanche. Alors espérant au moins voir des entraînements matinaux, nous sommes parties tôt dans la matinée, A. et moi, équipées de vestes de quart, de sandwiches et d'un parapluie pour parer au pire et de sièges pliants (enviés plus tard par les spectateurs imprévoyants).
Un beau ciel de traîne nous attend sur la baie, mais point de chevaux ni à l'entraînement, ou profitant de la baie pour une rapide thalasso avant de se lancer dans la course. Renseignements pris auprès des officiels, les choses sérieuses ne commencent que vers 14h00, 14h30, la première course débutant à 15h00. Alors, on a profité du calme pour saisir l'ambiance avant l'arrivée de la foule. Gravelots et bécasseaux opportunistes se gorgent de vers dans un virage humide de la piste.
Festin de vers chez les limicoles
Tout est prêt pour accueillir parieurs et touristes. Les kakemonos flottent au vent. Les estrades sont fixées et les bureaux de paris équipés de leurs machines. Les stocks de bière et de cidre sont prêts pour assécher la soif des parieurs. Même les enfants pourront chevaucher un cheval géant.
Un cavalier non participant, songeur, longe l'hippodrome. A-t-il des rêves de victoire ?
Des cyclistes profitent du calme pour longer le terrain. La météo hésite encore entre grisaille et ciel de traîne. La marée qui monte et s'approche des guérites d'entrée de l'hippodrome encore désert va-t-elle installer un ciel de traîne pour l'après-midi ?
Soudain un cavalier entre sur l'hippodrome. Il promène son cheval doucement pour le détendre pendant que le petit chien se dégourdit aussi les pattes tout en donnant de la voix.
Des grondements de tonnerre traversent la baie pendant que le ciel s'obscurcit.
L'heure des premiers échauffement a sonné. Les premières courses seront consacrées au trot attelé. Cavaliers et chevaux arborent de jolies couleurs et font des aller-retours devant nous, souriant tout au plaisir d'être admiré.
Photographes amateurs ou professionnels sont installés à poste. L'occasion pour nous de faire une jolie rencontre avec Léa, artiste peintre et photographe professionnelle, qui profite de son séjour en France pour visiter hippodromes et haras. Elle s'est spécialisée dans la représentation du cheval et nous raconte à grands traits le parcours qui l'a menée de Bretagne à Montréal sans nous cacher les difficultés de vivre en tant qu'artiste.
Puis c'est enfin l'heure de la première course. Les chevaux s'élancent tout au bout de la ligne droite pour arriver en un bloc compact et penché dans le premier virage. Les courses se succèdent offrant à chaque passage cette même combinaison d'élégance et de force, de légèreté et de puissance, de complicité entre l'homme et l'animal. Seuls les cris des drivers nous ramènent à la dure réalité de la course à l'argent....
Un tour de relâche pour chevaux et drivers suit chaque course. L'écume blanche nappe la robe des chevaux. Les drivers décontractés comparent leurs performances.
L'heure des courses de plat a sonné. Les premiers cavaliers s'élancent sur la piste pour des galops d'entraînement.
Le ciel s'obscurcit et déjà les oiseaux de la baie s'envolent pour aller se protéger des grains qui menacent.
Les dernières courses de l'après-midi commencent. L'allure, le galop, est beaucoup plus rapide que le trot attelé et le sable vole sous les sabots des chevaux serrés à la corde à chaque virage.
Soudain l'orage éclate. Parieurs et touristes s'enfuient vers les voitures. On n'aura pas vu la course de postiers bretons, une fois encore...Alors il faudra revenir....
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane