Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
7 Octobre 2017
Ce soir, le 7 octobre, Norma de V. Bellini ouvrira la saison des retransmissions en HD Live proposées conjointement par le NY Metropolitan Opera et Pathe.
Avant chaque séance, je suis toujours la même routine et me prépare à l'écoute de cette façon :
Tout d'abord lire ce qu'en dit le site incontournable d'Operaonline :
"Comment ignorer Norma, « le rôle des rôles » qui, pour une grande partie du public amateur d’opéra, s’impose comme l’expression la plus achevée de la majesté et de la souffrance culminant jusqu’au martyre ? « Perfection de la tragédie », selon Schopenhauer, Norma apparaît à la fois comme l’archétype du personnage tragique et comme l’apothéose du bel canto romantique. Le chef-d’œuvre de ce Vincenzo Bellini emporté trop tôt par une mort foudroyante est un ouvrage aux multiples facettes : à la grandeur tragique soutenue par une noblesse d’expression rappelant Gluck ou le Mozart d’Idoménée se mêlent les prouesses belcantistes d’une héroïne romantique partagée entre les exigences de l’amour divin, les tourments de l’amour humain et les déchirements de l’amour maternel. Norma incarne la sensibilité de toute une époque qui s’éloigne du siècle de la Raison et des Lumières pour s’abandonner aux élans de la passion. « ‘Norma’ doit être chanté et joué avec fanatisme », disait une de ses plus grandes interprètes, Lilli Lehman. C’est parce que le rôle-titre constitue un véritable mythe au sein d’un univers lyrique qui en compte pourtant plus d’un, que les plus grandes ont voulu l’interpréter au risque de se perdre au contact de ce « meurtrier des voix »"
Ensuite, chercher sur YT les vidéos des artistes "légendaires" ayant interprété les rôles titres...
Nous connaissons tous l'air fétiche de "Casta Diva" et son interprétation par Maria Callas...Voici ce que raconte Catherine Duault à ce propos (toujours sur Operaonline)
Dans un constant souci de perfectionnisme, Bellini exige aussi le meilleur de son librettiste qui affirmera avoir dû écrire huit versions différentes de « Casta diva », remanié jusqu’au jour de la première pour que paroles et musique s’accordent dans une harmonie parfaite. Les difficultés de la partition vaudront au rôle de Norma le surnom de « meurtrier des voix ». Le personnage réclame ce que l’on appelle aujourd’hui une soprano dramatique « d’agilita » et « di bravura », c’est-à-dire une chanteuse pouvant allier la puissance d’aigus très amples, aux couleurs sombres d’une voix de mezzo. Le passage le plus célèbre de l’opéra, « Casta diva », est l’exemple même de ce don de la mélodie qui faisait toute l’admiration de Stravinsky pour Bellini. D’abord d’essence élégiaque, la mélodie s’élève comme un murmure sur des arpèges de cordes, puis avance sereinement dans la célébration rituelle de la lune, avant que, peu à peu, une tension s’en empare, exigeant des ressources vocales exceptionnelles capables d’exprimer ce sentiment dramatique qui torture la vestale gauloise dévoyée, devenue la maîtresse d’un proconsul romain. En 1837, alors qu’il dirigeait Norma à l’opéra de Riga, Wagner écrivait : « La ‘Norma’, parmi toutes les oeuvres de Bellini, est celle qui a la veine mélodique la plus abondante, jointe à la plus profonde réalité, à la passion intérieure ».
Parmi les grandes interprètes de Norma, où figure une autre légende, Maria Malibran, une se détache particulièrement, apparaissant comme la digne héritière de Giuditta Pasta : Maria Callas. Sachant littéralement réinventer le personnage, c’est le rôle qu’elle incarna le plus souvent : 89 fois entre 1948 et 1965. Maria Callas parvient à y maitriser l’art du bel canto tout en possédant cette majesté et cette force dramatique exigées par ce rôle, dont la grande Lili Lehmann disait qu’il était pour elle plus lourd à interpréter que les trois Brünnhilde de la Tétralogie de Wagner ! Incarnation idéale de Norma, la Callas possède la voix et le tempérament de tragédienne que Bellini avait trouvé réunis chez la Pasta quand il cherchait une interprète « tragico-sublime ».
Compléter mes recherches par un petit tour sur France Musique, y découvrir le podcast consacré par "Station Opéra" à Norma....
Regarder la bande annonce (pas plus) proposée par le NY Met Opera et lire la distribution.
La production réunit Sondra Radvanovsky dans le rôle-titre de la prêtresse Norma et Joyce DiDonato dans celui d'Adalgisa, au côté du ténor Joseph Calleja en Pollione. La production est dirigée par le chef Carlo Rizzi.
Et pour continuer la découverte de l'oeuvre de Bellini, programmer d'écouter la semaine prochaine Musicopolis qui consacre sa programmation du 9 au 13 octobre à V. Bellini (de 13h30 à 13h55 ou en podcast...).
Voilà, je suis prête à profiter pleinement de cette soirée, en bonne compagnie, (clin d'oeil à mon amie V.) !
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