Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
27 Avril 2018
Operaonline nous présente l'oeuvre dans son contexte historique : Conte de fées en quatre actes et six tableaux, la Cendrillon de Jules Massenet (1842-1912) est injustement tombée dans l’oubli même si un enregistrement de 1978 a permis sa renaissance grâce à l’interprétation de la mezzo-soprano américaine Frederica von Stade.
C’est essentiellement aux Etats-Unis que l’on peut découvrir cet opéra-féérie qui avait pourtant triomphé à Paris lors de sa création en 1899. Massenet entreprend la composition de Cendrillon à l’instigation du dramaturge et librettiste Henri Cain (1857-1937) qui lui propose en 1894 d’adapter le célèbre récit de Charles Perrault paru dans le recueil des Contes de ma mère l’Oye (1697).
Le compositeur achève sa partition dès l’été 1895, mais ce n’est que quatre ans plus tard que le public découvre Cendrillon avec une mise en scène et une distribution des plus brillantes.
Après le réalisme de La Navarraise (1894) et de Sapho (1897) au succès desquels Henri Cain avait déjà pris part, Massenet se détourne de la veine « vériste » pour se plonger dans la magie de la fantaisie et la séduction du style néo-classique qu’il avait déjà adopté pour Manon (1884).
Le musicien fait preuve de son habituelle virtuosité à manier différents styles pour caractériser ses personnages ou recréer une atmosphère d’époque. Les couleurs orchestrales archaïsantes comme le savant recours au pastiche plongent l’auditeur dans un tourbillon qui mêle Lully et Scarlatti, Gluck et Mozart ou Mendelssohn et Berlioz quand il s’agit d’aborder la pure féérie. Le Prince Charmant est un rôle travesti, ce qui lui donne une fragilité et une grâce égales à celle de l’héroïne. Contrairement à la Cenerentola (1817) de Rossini, la Cendrillon de Massenet suit de très près le conte originel en alliant le surnaturel à l’humour, voire à la farce.
Pour une présentation du livret et des différents interprètes ayant marqué la présentation de cet opéra, lisez ici le rappel qu'en fait le blog "vissid'arte" (en particulier l'interprétation "référence" de Frédérica von Stade.
Le NY Times nous promet une soirée féérique de même qu'Operawire : quoi de mieux pour conclure cette saison 2017-2018 proposée par le NY Met Opera ?
Et pour en finir avec le débat : pantoufle de verre ou de vaire, je vous invite à lire cet article très documenté du blog correctissimo.fr
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