Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
7 Septembre 2019
Fin août, j'ai profité du dernier jour de présence d'un guide de la Sprev pour re-visiter l'église de l'Abbaye St Magloire à Léhon.
Mon guide, après un mois dédié aux visites de l'abbatiale, sait comment retenir l'attention de son auditoire et après une bref rappel de l'histoire du prieuré royal, débute sa présentation en décrivant le bénitier. C'est en fait une ancienne cuve baptismale monolithe datant du XIIIe siècle. Elle est ornée d'un décor d'arcatures sous lesquelles sont alternativement découpées une palme et une feuille de chêne. Une rangée de mascarons est située sous la frise, ils sont séparés par des feuilles de chêne ou de vigne, tandis que l'intérieur est tapissé d'entrelacs en saillie simulant un filet au fond duquel six poissons convergent vers une cupule. Puis il me pose des questions sur les traces d'usure que l'on peut observer sur la cuve des fonds baptismaux et m'explique qu'à l'époque, le paysan avant d'aller couper son foin ou son blé, plongeait sa faux ou sa faucille dans l'eau bénite et l'aiguisait sur le rebord.....
A présent, je suis prête à écouter les derniers résultats des études toujours en cours sur les gisants présentés dans la nef et à découvrir amusée comment des légendes sont remises en cause par l'étude scientifique.
Nous continuons ensuite la visite de la nef, où le vitrail a attiré mon attention, de par sa facture et sa thématique. Mon jeune guide, tout enthousiasmé par ses gisants, avait perdu le nom de l'artiste qui l'a conçu. J'ai fini par trouver sur internet le nom de l'atelier de Haute Normandie Dumont Turmel qui l'aurait réalisé en 1962.
Quant à la thématique, le blog de Jean-Yves Cordier m'a aidé à en comprendre la symbolique grâce à l'étude qu'il a présentée sur le vitrail zodiacal de Chartres.
Après avoir traversé le cloître,
j'ai profité de l'ouverture d'une porte dans les bâtiments conventuels pour découvrir l'ancien réfectoire, restauré de 1987 à 1991, et transformé en salle des mariages de la mairie de Léhon.
Gérard Lardeur, maître verrier, a su restituer la lumière subtile semblable à celle que découvraient les moines au Moyen Age en intégrant une œuvre nouvelle dans l'architecture ancienne. Par le jeu de la transparence, les vitraux filtrent la lumière qui varie avec l'heure, le temps et les saisons.
Après une petite pause dans les jardins de l'Abbaye...
je me suis arrêtée un moment pour lire les ardoises explicatives du jardin jacquaire.
Dans un post à venir, je vous emmènerai découvrir les vitraux (entre autres) de la chapelle de Merléac, dont j'ai découvert l'existence au cours de mes recherches sur les vitraux....
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