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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Rêve de printemps...

La jeune fille à la campagne - Dimitrios Geraniotis

La jeune fille à la campagne - Dimitrios Geraniotis

Une belle découverte au détour d'une page du blog de Sophie Dornac : La poésie de Kostas Karyotakis, traduite par M. Volkovitch (*) et chantée par Savina Yannatou

 

 

note * :  j'invite les amoureux de la traduction à consulter la rubrique de son blog : carnet du traducteur

 

Kóstas Karyotákis (Κώστας Καρυωτάκης) (1896–1928) est l’un des poètes grecs les plus représentatifs des années 1920. Sa poésie contient beaucoup d’images tirées de la nature et des tendances à l’expressionnisme et au surréalisme. Il se suicida en 1928. Son œuvre, peu appréciée de son vivant, est représentative du climat de scepticisme qui prédomine dans la génération des poètes de cette époque. Odysséas Élytis, dans Chronique d'une décennie, le présente cependant comme « le grand favori » des années 1925-1930

 

Χαμόγελο

Απόψε είναι σαν όνειρο το δείλι
απόψε η λαγκαδιά στα μάγια μένει.
Δε βρέχει πια. Κι η κόρη αποσταμένη
στο μουσκεμένο ξάπλωσε τριφύλλι.

Σα δυο κεράσια χώρισαν τα χείλη
κι έτσι βαθιά, γιομάτα ως ανασαίνει,
στο στήθος της ανεβοκατεβαίνει
το πλέον αδρό τριαντάφυλλο τ’ Απρίλη.

Ξεφεύγουνε απ’ το σύννεφον αχτίδες
και κρύβονται στα μάτια της, τη βρέχει
μια λεμονιά με δυο δροσοσταλίδες

που στάθηκαν στο μάγουλο διαμάντια
και που θαρρείς το δάκρυ της πως τρέχει
καθώς χαμογελάει στον ήλιο αγνάντια.

Sourire

Ce soir est comme un rêve qui nous grise ;
ce soir le val est un lieu enchanté.
Dans le pré vert que la pluie a quitté,
la jeune fille épuisée s'est assise.

Ses lèvres s'ouvrent, on dirait deux cerises ;
profond, son souffle plein de volupté
fait sur son sein doucement palpiter
une rose d'avril, la plus exquise.

Quelques rayons échappés aux nuées
hantent ses yeux ; un citronnier sur elle
a fait tomber deux gouttes de rosée

qui sur ses joues font deux diamants vermeils
et l'on croirait qu'une larme étincelle
tandis qu'elle sourit face au soleil.

                
          Traduction de Michel Volkovitch

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