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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Les dames de la Joliette

Les dames de la Joliette - Olivier Longuet

Les dames de la Joliette - Olivier Longuet

Encore une belle découverte musicale grâce à FIP, l'indispensable !

D’Occitanie à la Kabylie, en passant par l’Amérique du Sud, les reines de la Méditerranée prêtent leurs voix aux poétesses du monde, aux combats et aux chants de travail des femmes dans le superbe album "Fremas de Marsino".
À l’image du Bastion des Dames, au combat en août 1524 lorsque la ville de Marseille fut assiégée par les armées de Charles Quint, Les Dames de la Joliette, Lauréates du Prix des Musiques d’Ici et d’Ailleurs 2021, veulent porter le flambeau de toutes les femmes de conviction qui se sont battues contre les violences et les discriminations. « À toutes celles qui ont vécus des veillées d’armes, nous voudrions avec nos chants leur rendre hommage ». Réunies sur la musique du compositeur Gil Aniorte Paz, elles donnent leur voix aux écrits de Louise Labé, Maria Polydouri, Béatrice de Dia, Gabriela Mistral, Cecilia Meireles, Louisa Paulin, Alfonsina Storni, avec en toile de fond la condition féminine à travers plusieurs époques

Je vis, je meurs
Louise Labé
 

J’ai chaud extrême en endurant froidure,

La vie m’est trop molle et trop dure.

J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

 

Tout à un coup je ris et je larmoie,

Et en plaisir maint lourd tourment j’endure ;

Mon bien s’en va et à jamais il dure ;

Tout en un coup je sèche et je verdoie.

 

Ainsi Amour inconstamment me mène

Et, quand je pense avoir plus de douleur,

Sans y penser je me trouve hors de peine.

 

Puis, quand je crois ma joie être certaine

Et être au haut de mon désiré heur,

Il me remet en mon premier malheur.

 
 

Labé, Louise (1524-1566), « Je vis, je meurs… », Œuvres complètes, Genève, Droz, 1981 [1555-56].

 

 Ronda de los colores


Azul loco y verde loco
del lino en rama y en flor.
Mareando de oleadas
baila el lindo azuleador.

Cuando el azul se deshoja,
sigue el verde danzador:
verde-trébol, verde-oliva
y el gayo verde-limón.

¡Vaya hermosura!
¡Vaya el Color!

Rojo manso y rojo bravo
?rosa y clavel reventón?.
Cuando los verdes se rinden,
él salta como un campeón.

Bailan uno tras el otro,
no se sabe cuál mejor,
y los rojos bailan tanto
que se queman en su ardor.

¡Vaya locura!
¡Vaya el Color!

El amarillo se viene
grande y lleno de fervor
y le abren paso todos
como viendo a Agamenón.

A lo humano y lo divino
baila el santo resplandor:
aromas gajos dorados
y el azafrán volador.

¡Vaya delirio!
¡Vaya el Color!

Y por fin se van siguiendo
al pavo-real del sol,
que los recoge y los lleva
como un padre o un ladrón.

Mano a mano con nosotros
todos eran, ya no son:
¡El cuento del mundo muere
al morir el Contador!

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