Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
1 Mai 2023
"Mana Mou Ellas" est écrite en 1983 par Nikos Gatsos, sur une musique de Stavros Xarchakos.
Le texte, poétique, est sombre, hermétique. La magie qui s’en dégage est envoûtante. Il pousse à danser sa peine, dans un voyage intérieur auquel t’invite le rébétiko.
Le texte invective la marâtre Grèce, traîtresse, infidèle, menteuse, responsable de tous les malheurs !
« Tes grands et faux discours/tu me les disais déjà avec mon premier lait. »
Δεν έχω σπίτι πίσω για να `ρθώ
ούτε κρεβάτι για να κοιμηθώ
δεν έχω δρόμο ούτε γειτονιά
να περπατήσω μια Πρωτομαγιά.
Τα ψεύτικα τα λόγια τα μεγάλα
μου τα ‘πες με το πρώτο σου το γάλα.
Μα τώρα που ξυπνήσανε τα φίδια
εσύ φοράς τα αρχαία σου στολίδια
και δε δακρύζεις ποτέ σου μάνα μου Ελλάς
που τα παιδιά σου σκλάβους ξεπουλάς.
Τα ψεύτικα τα λόγια τα μεγάλα
μου τα ‘πες με το πρώτο σου το γάλα.
Μα τότε που στη μοίρα μου μιλούσα
είχες ντυθεί τα αρχαία σου τα λούσα
και στο παζάρι με πήρες γύφτισσα μαϊμού
Ελλάδα Ελλάδα μάνα του καημού.
Τα ψεύτικα τα λόγια τα μεγάλα
μου τα ‘πες με το πρώτο σου το γάλα.
Μα τώρα που η φωτιά φουντώνει πάλι
εσύ κοιτάς τα αρχαία σου τα κάλλη
και στις αρένες του κόσμου μάνα μου Ελλάς
το ίδιο ψέμα πάντα κουβαλάς.
Νίκος Γκάτσος
Μουσική: Σταύρος Ξαρχάκος
1. Νίκος Δημητράτος
2. Γιώργος Νταλάρας
Je n'ai pas de maison où retourner
ni de lit où dormir
je n'ai pas de rue ni de quartier
où marcher le Premier mai.
Les grandes phrases les mensonges
tu me les as dits dès ma première tétée.
Mais maintenant que se sont réveillés les serpents
toi tu portes tes antiques décorations
et jamais tu ne pleures maman
de brader tes enfants comme esclaves.
Les grandes phrases les mensonges
tu me les as dits dès ma première tétée.
Mais lorsque j'étais en prise avec mon destin
tu t'étais habillée de tes antiques parures
et au marché tu m'as traitée comme un singe de foire
Grèce Grèce mère du malheur.
Les grandes phrases les mensonges
tu me les as dits dès ma première tétée.
Mais maintenant que le feu à nouveau reprend
toi tu regardes tes antiques beautés
et dans les arènes du monde mère Grèce
le même mensonge toujours tu trimbales.
Paroles: Nikos Ykatsos
Musique: Stavros Xarhakos
Sources : Stixoi.info - Pavlos_Pavlos
Pour mieux comprendre le contexte de cette chanson, lire : La crise de l’État grec (I) - La création de l’État grec au XIXe siècle - Entretien avec Anastassios Anastassiadis publié sur le site "la vie des idées" du Collège de France
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