Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
9 Mars 2024
« Pas la peine de la connaître pour deviner que Clara YSÉ a une personnalité forte, et un parcours peu ordinaire. Découvrir sa voix androgyne, presque lyrique, étrangement maniérée (plus encore que celle de Barbara dans ses envolées les plus apprêtées), chantant en français, en anglais et en espagnol des textes à l’épaisseur littéraire, dans des arrangements d’un autre temps, est à même de provoquer un rejet immédiat… ou une curiosité qui, vite, tournera à l’addiction. C’est là que nous nous sommes retrouvés, aspirés par la puissance étrange de ces six chansons – et notamment du fascinant Le monde s’est dédoublé. C’est seulement après que l’on a appris qui elle est : la fille d’Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste qui s’est noyée en 2017 en tentant de sauver des enfants. Clara Ysé a écrit ces chansons après le drame. Elles sont douloureuses, vivantes, sensuelles, et portent en elles la force tellurique de la renaissance. » –
Valérie Lehoux, Télérama
Le Monde s’est dédoublé
Ce matin il est arrivé une chose bien étrange
Le monde s'est dédoublé
Je ne percevais plus les choses comme des choses réelles
Le monde s'est dédoublé
J'ai pris peur, j'ai crié
Que quelqu'un me vienne en aide
Le monde s'est dédoublé
J'ai accueilli un ami, qui m'a pris dans ses bras
Et m'a murmuré tout bas
Regarde derrière les nuages il y a toujours le ciel bleu azur qui, lui
Vient toujours en ami
Te rappeler tout bas que la joie est toujours à deux pas
Il m'a dit: prends patience, mon ami, prends patience
Vers un nouveau rivage ton cœur est emporté
Et l'ancien territoire t'éclaire de ses phares
Et t'éclaire de ses phares
Ce matin il est arrivé une chose bien étrange
Le monde s'est dédoublé
J'ai senti le temps se fondre un instant sur les visages mêmes
Le monde s'est dédoublé
Vos corps que je percevais hier encore
Dans leur exactitude
Ont perdu leur densité
Regarde derrière les nuages il y a toujours le ciel bleu azur qui, lui
Vient toujours en ami
Te rappeler tout bas que la joie est toujours à deux pas
Il m'a dit: prends patience, mon ami, prends patience
Vers un nouveau rivage ton cœur est emporté
Et l'ancien territoire t'éclaire de ses phares
Regarde en-dessous de la nuit
Il y a toujours le jour qui pose ses lumières
Sur un coin de la Terre
Te rappelant tout bas que la joie est toujours à deux pas
Je te dis: prends patience, mon ami, prends patience
Vers un nouveau rivage, ton cœur est emporté
Et l'ancien territoire t'éclaire de ses phares
Regarde derrière les nuages il y a toujours le ciel bleu azur qui, lui
Vient toujours en ami
Te rappeler tout bas que la joie est toujours à deux pas
Il m'a dit: prends patience, mon ami, prends patience
Vers un nouveau rivage ton cœur est emporté
Et l'ancien territoire t'éclaire de ses phares
Et t'éclaire de ses phares
Paroles et musique : Clara Ysé
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane