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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Εμείς οι ταπεινοί - Στίχοι : Σώτια Τσώτου – Μουσική : Κώστας Χατζής - Nous, les humbles - paroles de Sotia Tsotou, musique de Kostas Hatzis

Les années passent, les chansons non…

Même écrites il y a de nombreuses années, certaines chansons continuent d’émouvoir, d’accompagner les petits et les grands moments de la vie, d’exprimer les angoisses, les douleurs et les rêves des gens, d’inspirer leurs luttes.

K. Hatzis et S. Tsotou

K. Hatzis et S. Tsotou

Le grand auteur-compositeur-interprète Kostas Hatzis, avec sa guitare et sa voix si particulière, a créé non seulement des chansons remarquables, mais aussi une manière unique de communiquer avec le public — un public qui, au fil du temps, réunit des personnes de tous âges. Et il n’a jamais cessé de lutter avec dignité et persévérance, par le biais de son art, contre les inégalités raciales et sociales, et de défendre les droits humains.

Sa collaboration avec la grande parolière Sotia Tsotou a, pourrait-on dire, marqué un tournant pour eux deux et a laissé une empreinte indélébile sur la musique grecque.
Parmi elles, « Nous, les humbles » (également connu sous le titre « Ne nous méprise pas »), sorti en 1974 dans un enregistrement live, sur un triple vinyle 33 tours intitulé « Le fils du Printemps ».

    Μη μάς περιφρονάς (Εμείς οι ταπεινοί)
    Στίχοι: Σώτια Τσώτου – Μουσική: Κώστας Χατζής

    Μη μας περιφρονάς, μη μας περιφρονάς
    γράψε βρε ιστορία δυο λόγια και για μας.

    Γράψε για μας τους ταπεινούς και τους ανώνυμους της πλάσης
    σκαλί είμαστε για τους τρανούς οι θεατές στις παρελάσεις.

    Αν δεν υπήρχαμε εμείς, πώς θα υπήρχανε οι άλλοι;
    Αν δεν υπήρχαν οι μικροί πώς θα υπήρχαν οι μεγάλοι;

    Μη μας περιφρονάς, μη μας περιφρονάς
    γράψε βρε ιστορία δυο λόγια και για μας.

    Αρνήσου το αν μπορείς, αρνήσου το αν μπορείς
    από την ίδια λάσπη πλαστήκαμε κι εμείς.

    Για μας δεν νοιάζεται κανείς, είμαστε τ’ άγραφο το χιόνι
    μας ξέρουν πέντε συγγενείς, η μάνα μας και οι γειτόνοι.

    Αν δεν υπήρχαμε εμείς, πώς θα υπήρχανε οι άλλοι;
    Αν δεν υπήρχαν οι μικροί πώς θα υπήρχαν οι μεγάλοι;

Les chansons de Sotia Tsotou portent en elles sa culture et son raffinement, ses racines idéologiques et esthétiques, ainsi qu’un profond respect constant pour celui à qui elles s’adressent. Ses paroles parlent de la pauvreté, de l’injustice, de la douleur des faibles et des humbles, des inégalités sociales engendrées par l’exploitation, de la guerre, de l’exil.
Même ses chansons d’amour apportaient quelque chose de différent de ce qui se faisait à l’époque : elles s’écartaient des clichés sucrés ressassés et de la manie du sentimentalisme exacerbé.

Lorsque Kostas Hatzis fut un jour interrogé en interview sur les raisons de son engagement dans la chanson sociale, il répondit :
« Parce que je suis né marginal. Et si moi je suis marginal parce que je suis gitan, il y a aussi des Grecs qui, sans être gitans, sont eux aussi marginalisés. Soit parce qu’ils sont pauvres, soit parce qu’ils n’ont pas eu les moyens de faire des études. »
C’est là aussi la réponse à la question de savoir pourquoi ses chansons sont si souvent marquées par une forte dimension vécue.

Ayant lui-même fait l’expérience, de façon dure, de l’exclusion sociale en raison de ses origines, il déplore encore aujourd’hui que l’État grec n’ait jamais pris à bras-le-corps les immenses problèmes auxquels sont confrontés les Roms en Grèce. Dans cette même interview, il soulignait :
« Mes chansons n’étaient pas révolutionnaires, elles étaient réalistes. Je parlais de l’oppression de mon peuple. Je ne cherchais pas à chanter le sang tzigane, ni à faire des chansons d’amour. »

En 1978,

En 1990

Ne nous méprise pas, ne nous méprise pas
écris, ô Histoire, quelques mots pour nous aussi.

Écris pour nous, les humbles, les anonymes de ce monde,
nous sommes le marchepied des puissants, les spectateurs des parades.

S’il n’y avait pas nous, comment les autres existeraient-ils ?
S’il n’y avait pas les petits, comment les grands existeraient-ils ?

Ne nous méprise pas, ne nous méprise pas
écris, ô Histoire, quelques mots pour nous aussi.

Nie-le si tu peux, nie-le si tu peux :
nous avons été façonnés, nous aussi, dans la même boue.

Personne ne se soucie de nous, nous sommes la neige vierge,
nous sommes connus de cinq proches, notre mère et les voisins.

S’il n’y avait pas nous, comment les autres existeraient-ils ?
S’il n’y avait pas les petits, comment les grands existeraient-ils ?

(essai de traduction, soyez indulgents)

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