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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Cathédrale Saint Corentin

Cathédrale Saint Corentin

Nous avons profité hier de notre passage à Quimper pour visiter à nouveau la Cathédrale peut-être encore un peu trop rutilante après la dernière restauration.

 

Même si l'on est frappé par son unité extérieure, les travaux de construction de la cathédrale se sont étalés sur trois siècles et ce n'est qu'à partir de 1856 que les flèches de pierre, inspirées de celles de Pont-Croix domineront Quimper. Pour les financer, le diocèse demanda aux paroissiens de verser un sou par an pendant cinq ans. L'impôt du "sou de Corentin" finit même en chanson "Et les sous de Léon, les sous de Cornouailles tombèrent dru, si dru, dans les vieux plats d'étain, qu'on acheva ses tours au grand Saint Corentin". Frédéric Le Guyader - la chanson du cidre.

 

Parmi les sculptures des voussures du porche, on distingue le lion des Montfort et les écus des nobles de Cornouaille. Entre les flèches campe la statue équestre du légendaire roi Gradlon. Cette oeuvre inaugurée en 1858 remplace une sculpture détruite par la foudre et qui le 26 juillet était l'objet d'un culte particulier. Ce jour-là un valet de ville s'installait à cheval derrière le roi et lui offrait du vin. Puis il lui essuyait la bouche, vidait la coupe et la jetait sur la foule massée en bas. Celui qui s'en emparait sans la casser gagnait cent écus d'or. Jamais personne n'y réussit.

 

D'emblée, le visiteur qui pénètre à l'intérieur de la Cathédrale est frappé par la déviation des axes entre la nef et le choeur. Selon l'hypothèse la plus plausible, les bâtisseurs successifs ont voulu se servir des fondations de deux édifices antérieurs : chapelle pour le choeur et église romane pour la nef.

 

La pauvreté de la décoration intérieure est due au "brûlis des saints" un feu de joie allumé en 1793 sur l'actuelle place de la résistance pour que tous les signes de la féodalité soient enlevés. Et à droite du déambulatoire la tradition du "Santik Du" est toujours respectée : Depuis le 15e siècle des anonymes déposent du pain au pied de la statue : aujourd'hui une baguette, destinée aux personnes dans le besoin.

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