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Souvenirs illustrés de petits moments, musiques, lectures, expositions, balades....qui font le sel de la vie !

Poésie allemande contemporaine

Parce qu'apprendre une langue étrangère vous donne les clés de ce monde étrange....

Nollendorf - Ernst Ludwig Kirchner

Nollendorf - Ernst Ludwig Kirchner

Les textes ci-dessous ont été écrits dans les années 1990. Juste après la chute du mur, donc. Cela pourrait être l’histoire de deux mondes qui se trouvent réunis. Car la plupart des auteurs viennent des pays très différents que sont la RDA et la RFA. Ils ont des « références esthétiques diamétralement opposées ». On lit, ici et là, la perte de repères ou le regain de liberté. Mais la plupart des textes ne peuvent être abordés sous cet angle. Ces poètes sont avant tout des hommes qui s’émerveillent et s’inquiètent (de la beauté de la nature, des souvenirs, de la mort qui vient) et qui ne font pas référence à la moindre frontière. Leurs textes nous font traverser les ténèbres ou la lumière. On pourrait en dire tout et son contraire. Parce que l’Allemagne réunifiée est, aujourd’hui encore, multiple. Vivre à Münich ne revient pas (mais alors vraiment pas) à vivre à Berlin.... 

Source :

Vielleicht an einem Abend, an
einem Abend spät vielleicht

Ein Glas gefüllt mit Anis and
eine Stimme, die weint

Vielleicht, daβ eine Stimme
weint

Ein Glas an einem Abend spät
vielleicht

Ich gehe nicht, nicht mehr
sehr weit

Zu sehr, zu sehr, nicht mehr
zu weit

Michael DONHAUSER

Peut-être un soir, un
soir peut-être tard

Un verre empli d’anis et
une voix qui pleure

Peut-être qu’une voix
pleure

Un verre, le soir
peut-être tard

Je ne vais pas, plus
très loin

Très, trop, plus
trop loin


(traduit par Laurent Cassagnau)

Rede des Langsamen

Die Geschichte wird schneller,
bald holt sie uns ein und
läuft uns im Eilschritt voran.
Dann sehen wir die Eiszeit
Von hinten, Griechenland,
Rom, die Französische Revolution,
Stalins Nacken, die Rücklichter
von Hitlers Auto.
Seltsam, daβ sie nicht müde wird
und fällt.
Manchmal dreht sie sich um
und zeigt uns ihr Gesicht
mit dem offenen Mund
und den verfaulten Zähnen

Michael Krüger

Discours de l’homme lent

L’histoire s’accélère
nous rattrape et
vite nous dépasse.
Nous voyons l’ère glaciaire,
la Grèce,
Rome, la Révolution française,
la nuque de Staline, la voiture d’Hitler
et ses feux arrière.
Curieux comme elle ne se fatigue
ni ne tombe.
Elle se retourne parfois,
nous montre son visage,
bouche ouverte,
les dents pourries.

Traduit par ?

KOROLLARIEN I

die spiralen der
sperlinge mit der
kante des flügels
schälen sie den
himmel in streifen
wie einen apfel

 

Raoul SCHROTT

COROLLAIRES I

les spirales des
passereaux
l’arête de leurs ailes
pèle le ciel
en lamelles
comme une pomme

(traduit par Odile Demange)

 

Physiognomischer Rest

Auch dieses Kinn, das du manchmal im Spiegel siehst,
Wird man irgendwann finden, den Kiefer dazu,
Unter anderen Knochen. Heute noch unrasiert,
Wird es schon morgen abstrakt sein, ein weiβer Bügel,
Rein wie ein Notenschlüssel aus Draht.

Durs GRÜNBEIN

Reste physionomique 

Même ce menton que parfois tu regardes dans la glace,
Un jour quelconque on le trouvera, et la mâchoire en sus,
Parmi des autres os. Aujourd’hui encore pas rasé
Demain déjà il sera abstrait, une tringle blanche,
Immaculée comme une clé en fil de fer sur la portée.

(traduit par Philippe-Henri Ledru)

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