Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
18 Février 2016
Je ne connaissais pas cette pointe, d'où l'on accède à marée basse à l'île Carn et à son cairn. Pourtant la légende attachée à cette île est savoureuse :
La tradition populaire voyait dans les cairns les ruines de châteaux de Moyen Âge. Une légende est donc attachée à cette île, légende similaire à celle de Midas, roi de Phrygie, et à celle du roi armoricain Marc'h. Elle est recueillie en 1874, à Portsall, par le folkloriste Paul Sébillot..
Dans le château de l'île, vivait le seigneur Karn. Il était affublé d'oreilles de cheval, dissimulées sous un bonnet. Pour qu'ils ne divulguent pas son secret, il tuait systématiquement tous les jeunes gens qu'il faisait venir pour le raser. L'un d'eux, Losthouarn, de Pen-ar-Pont, préféra égorger le seigneur en le rasant que de subir le sort de ses prédécesseurs
Marée montante et temps à grains cette après-midi, alors la visite du cairn sera pour un autre jour. Je me contente du spectacle de la marée montante, des longues vagues s'écrasant en écume blanche sur tous les récifs entourant l'île et la pointe. Les randonneurs et promeneurs de chiens sont nombreux sur les sentiers serpentant dans les herbus. Tout finistérien sait tirer parti de la brève éclaircie pour s'aérer et oublier le temps gris de la veille ou du lendemain.
Un père et ses enfants profitent des bourrasques de vent pour faire voler un kite. Ckéva a longuement aboyé sur cet "oiseau" si bruyant, jusqu'à ce qu'une bourrasque l'abatte enfin au sol et fasse taire son intense sifflement.
Nous prenons ensuite le sentier vers l'Ouest. Au dessus de la grève on aperçoit quelques maisons, dont beaucoup de neuves. Je suis toujours étonnée de les voir si près de la mer. C'est tellement différent des étendues protégées de Kerlouan ou Kéremma. A l'horizon, les vagues s'écrasent sur la tourelle Corn Carhai devant Portsall. Quelques fours à chaux bordent le sentier. Ils pourraient encore être utilisés tant la grève est couverte des algues arrachées par la tempête.
En contrebas, sur la grève, au milieu des algues arrachées, des tourne-pierres s'activent.
Les grains se succèdent à l'horizon. La mer est devenue verte et le ciel tourne au gris ardoise. Une petite voile blanche se distingue au loin. Je préfère être au sec (encore pour quelques instants) que sous les trombes d'eau qui s'abattent sur ce voilier. Les couleurs sont superbes et je ne peux m'empêcher de multiplier les clichés.
Dommage que le grain interrompe la balade. Il faudra y revenir avec mon amie A.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane