Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
12 Janvier 2019
C'est une découverte complète pour moi. Je dois l'avouer : je n'avais jamais entendu parler ni de l'opéra, ni du compositeur, Francesco Cilea.
Operaonline nous permet d'en savoir un peu plus :
"Il est permis de penser que le nom de Francesco Cilea (1866-1950), compositeur vériste contemporain de Mascagni et de Leoncavallo, serait aujourd’hui oublié sans le succès durable d’Adriana Lecouvreur, le seul de ses ouvrages à s’être maintenu au répertoire. C’est une œuvre très célèbre d’Eugène Scribe, interprétée entre autres par Sarah Bernhardt, que le librettiste de Cilea, Arturo Colautti, choisit d’adapter pour la scène lyrique. Il s’agit d’une comédie dont l’héroïne est une grande actrice de la Comédie-Française, célébrée par Voltaire et aimée par Maurice de Saxe, la fameuse tragédienne Adrienne Lecouvreur (1692-1730) qui triompha dans Corneille et Racine. L’adaptation fait s’entrecroiser la vie réelle et le théâtre permettant au compositeur de déployer une écriture musicale brillante et expressive au service d’une large gamme de sentiments passionnés. La vie romancée de la célèbre tragédienne permet d’exploiter le thème de la double rivalité, amoureuse et professionnelle, qui se clôt tragiquement avec la mort d’Adrienne provoquée par les effluves toxiques d’un bouquet empoisonné. Cilea utilise des motifs récurrents qui assurent une continuité caractéristique de son savoir-faire orchestral dans un ouvrage d’où se détachent des airs magnifiques faciles à isoler du contexte et souvent donnés en concert où ils permettent de mettre en valeur toutes les possibilités vocales de l’interprète. Le rôle d’Adrienne qui déclare d’emblée : « ma voix est un souffle », puis « le but de mon art : la vérité », réclame une grande maîtrise pour atteindre l’émotion au-delà d’un texte qui a un peu vieilli. L’œuvre rencontra un grand succès dès sa création ; le fameux Caruso y chantait le rôle de Maurice. La version définitive établie par Cilea est celle qui résulte d’une reprise à Naples en 1930 au théâtre San Carlo."
Résumé
À Paris, en 1730, la tragédienne Adrienne Lecouvreur et la Princesse de Bouillon aiment le même homme, Maurice de Saxe, brillant officier et grand séducteur. Adrienne parvient à gagner son amour mais elle meurt, empoisonnée par les effluves mortels d’un bouquet de violettes envoyé par sa rivale.
Adriana est en fait un triangle amoureux. Mme Netrebko, M. Beczala et Mme Rachvelishvili endossent leurs rôles de façon si audacieuse que l'opéra semble brûler de passion et de danger constate la critique du NYT.
Le Met a mis en ligne quelques extraits vidéo :
Le duel entre les deux divas déjà évoqué sur ce blog sera encore sur scène ce soir, nous promet cette autre critique. Pour mémoire un extrait de la performance d'Anita, lors d'Aida, en début de saison.
C'est donc l'annonce d'une soirée d'exception et le plaisir de retrouver deux sopranos exceptionnelles sur la scène du Met.
Si vous voulez en savoir plus sur le courant vériste dans l'opéra, je vous conseille la lecture de cet article qui vous expliquera tout.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane