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Souvenirs illustrés de petits moments, musiques, lectures, expositions, balades....qui font le sel de la vie !

Veličković s'expose au FHEL

Ce matin, avec Monsieur P., j'ai visité l'exposition que consacre le Fonds Hélène-et-Édouard-Leclerc à Vladimir Veličković ;

Préalablement à la visite, j'ai regardé sur la chaîne Museum un documentaire présentant son oeuvre. C'est en effet une exposition plus difficile à aborder, que celles habituellement présentées au FHEL.

A défaut de pouvoir vous proposer le documentaire en entier, regardez ci-dessous la bande annonce présentant l'artiste au travail.

L''une des fonctions de l'Art est  de faire réfléchir. L'Art ne peut se contenter d'émouvoir, de plaire ou de déplaire...

Alors replaçons l'oeuvre dans son contexte avant de vous présenter les toiles qui m'ont le plus touchée.

Cauchemardesque, l’oeuvre du peintre Vladimir Veličković a cette particularité  de susciter le débat et ne laisse, unanimement, personne indifférent. Son travail est emprunt de son histoire personnelle. Né en 1935 à Belgrade, l’artiste grandit au cœur d’une des décennies les plus sombres de l’Histoire, témoin de la barbarie humaine. Il se souvient des horreurs du régime nazi particulièrement sanglant dans cette partie de l’ex-Yougoslavie. Un détail le hante: «j’ai vu en fuyant, dans le centre de Belgrade, des gens pendus aux candélabres». Il choisit alors l’art comme moyen d’expression. Loin des grands courants de l’Art ou des modes, il restera fidèle à la figuration, loin de l’abstraction triomphante des années 1950. Techniquement, d’une grande virtuosité, expressionniste dans le traitement du corps, incisif, son oeuvre participe à l’intention de son auteur de «tenter avant tout de laisser une cicatrice dans la mémoire du spectateur».

Jean-Luc Chalumeau, commissaire de l’exposition, réunit pour "Veličković - Le Grand Style et le Tragique" un ensemble d’une centaine d’oeuvres. Veličković est à l’évidence un artiste du paroxysme, un artiste de ce que l’on appelle le Grand Style, au sens où l’entendait Friedrich Nietzsche : "le Grand Style consiste à mépriser la beauté petite et brève". Son oeuvre se déploie dans l’exposition autour de grands thèmes, l’intégration du temps, l’harmonie et le rythme. Tous conduisent, au centre du parcours, au moment consacré à la relation essentielle du peintre avec Grünewald qui porta jusqu’à l’intolérable la représentation de la Passion. Encadrant ces quatre séquences, la première, consacrée aux œuvres de jeunesse, et la sixième, avec les œuvres récentes, feront apparaître une constante bouleversante sur plus d’un demi-siècle : l’absence de la nature.

L’artiste avait compris (comme Pascal, Lucrèce ou les sophistes) que tout se passe comme si, au fond d’elle-même, l’espèce humaine avait perdu le sens de la nature. Or cette dissolution conduit nécessairement à une pensée d’épouvante, ce qu’exprimait inlassablement Veličković. Il le faisait avec une telle énergie vitale, que sa manière d’évoquer le mystère de la condition humaine devient affirmation symétrique de la beauté de la vie. Une beauté évidemment "ni petite ni brève".

sources : Le Fonds

 

 

Homme 1976

Homme, 1976

Homme, 1976

La toile des toiles, telle que la nomme Michel Onfray. "Cette toile est un linceul ontologique. Elle témoigne qu'une vraie peinture ne saurait décorer un intérieur bourgeois mais la cellule d'un jeune moine ou d'un condamné à mort. Elle dit tout bas : Memento Mori..."

 

Deuxième  coup de poing avec cette toile  "sans nom" de 2001

Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL

Cette immense composition de plus de 7 mètres de longueur est exceptionnelle dans l'oeuvre de Veličković. Elle multiplie de manière obsessionnelle des têtes humaines énuclées. En 2001, le souvenir de la guerre entre la Croatie et la Serbie (1991-1995) occupait douloureusement la mémoire de Veličković....c'est un exemple du "mal que l'homme est capable de faire à l'homme" qui l'a hanté toute sa vie, et qui a directement inspiré le tableau.

Le rythme

Le rythme est le propre du dessin. Des dessins précèdent toutes les peintures de Veličković dans la recherche du rythme, car aucune figure chez lui n'est statique. Toutes courent, sautent, gravissent ou descendent des obstacles, sont en proie aux convulsions de la naissance ou de la torture. L'artiste s'est inspiré des chronophotographies de Muybridge.

Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL

Grünewald

Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL

La nature en danger ?

Le dernier grand tableau de Veličković, achevé en 2019, est intitulé "Danger". On y retrouve la même thématique que dans le tableau "paysage au oiseaux morts", présenté en début de l'exposition. Comment sauver l'humanité qui est en danger ? Il faut un horizon tragique pour changer les choses, ce que clament certains penseurs aujourd'hui. C'est ce que Veličković nous crie depuis toujours avec sa peinture.

Veličković s'expose au FHEL
Veličković s'expose au FHEL

Pour compléter ce post,  vous pouvez aussi lire ici l'article que consacre Marianne à cette exposition. Et en sortant de l'exposition passage obligatoire à la librairie du Fonds qui nous offre un choix toujours plus varié de livres d'art.

Quand ?

Du 15 décembre 2019 au 26 avril 2020

Horaires
Tous les jours de 10h à 18h 

Lieu
Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture

Renseignements
+33 (0)2 29 62 47 78
contact@fhel.fr

 

Il s'agit de la 17e  exposition proposée par le Fonds depuis sa création. (L'étagère dédiée aux catalogues commence à fléchir sous leur poids)... La 18e vient d'être annoncée, du moins sur les réseaux sociaux. C'est Bilal qui sera mis à l'honneur., annonce Michel Edouard Leclerc

"Mais cet été et jusqu’en novembre, Enki Bilal va prendre ses quartiers aux Capucins de Landerneau. Je vous le promets, ce sera magnifique.
Beaucoup d’entre nous ont lu ses albums de bandes dessinées. Mais cet artiste a d’autres registres. Et d’ailleurs, pour qui connaît sa manière de dessiner, il y a du cadreur, du metteur en scène, de la passion du cinéma chez cet homme-là. Il a réalisé 3 films et on les verra à Landerneau. Mais aussi, de nombreuses illustrations, collages, dessins, photos peintes, et peintures grand format… Tout type de support dans lequel il excelle."

 

 

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une-vie-de-setter

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S
« Tenter avant tout de laisser une cicatrice dans la mémoire du spectateur. » Ça a marché sur moi. Je panse mes plaies. C'est une expo difficile, il faut avoir le coeur et les tripes bien accrochés.
Répondre
U
Un projet artistique indispensable dans notre monde (http://www.utopiesdaujourdhui.fr/index.php/culture/voir/788-les-cauchemars-de-vladimir-velickovic), même si c'est parfois difficile, Sophie !