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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Sehnsucht - Schiller - Schubert

Un peu d'allemand aujourd'hui, pour changer...un petit clin d'oeil à mes chères V. et A.

Caspar David Friedrich - Landschaft in riesengebirge

Caspar David Friedrich - Landschaft in riesengebirge

Ach, dieses Thales Gründen,
Die der kalte Nebel drückt,
Könnt’ ich doch den Ausgang finden,
Ach, wie fühlt’ ich mich beglückt!
Dort erblick’ ich schöne Hügel,
Ewig jung und ewig grün!
Hätt’ ich Schwingen, hätt’ ich Flügel,
Nach den Hügeln zög ich hin.

Harmonieen hör’ ich klingen,
Töne süßer Himmelsruh,
Und die leichten Winde bringen
Mir der Düfte Balsam zu,
Gold’ne Früchte seh ich glühen,
Winkend zwischen dunkelm Laub,
Und die Blumen, die dort blühen,
Werden keines Winters Raub.

Ach wie schön muß sich’s ergehen
Dort im ew’gen Sonnenschein,
Und die Luft auf jenen Höhen
O wie labend muß sie seyn!
Doch mir wehrt des Stromes Toben,
Der ergrimmt dazwischen braußt,
Seine Wellen sind gehoben,
Daß die Seele mir ergraußt.

Einen Nachen seh ich schwanken,
Aber ach! der Fährmann fehlt.
Frisch hinein und ohne Wanken,
Seine Segel sind beseelt.
Du mußt glauben, du mußt wagen,
Denn die Götter leihn kein Pfand,
Nur ein Wunder kann dich tragen
In das schöne Wunderland.

La traduction de la poésie est toujours difficile. Ici, un très long article sur la difficulté de traduire le mot "Sehnsucht" intitulé : Propos sur l'intraduisible !

Ci-après une traduction de Nerval :

DÉSIR

Ah ! s’il était une issue pour m’élancer hors de ce vallon où pèse un brouillard glacé, quelle serait ma joie !… Là-bas, j’aperçois de riantes collines, décorées d’une jeunesse et d’une verdure éternelles : oh ! si j’étais oiseau, si j’avais des ailes, je m’en irais là-bas sur ces collines !

D’étranges harmonies viennent parfois retentir à mon oreille, échappées des concerts de ce monde enchanté : les vents légers m’en apportent souvent de suaves parfums ; j’y vois briller des fruits d’or au travers de l’épais feuillage, et des plantes fleuries qui ne craignent rien des rigueurs de l’hiver.

Ah ! que la vie doit s’écouler heureuse sur ces collines dorées d’un soleil éternel ! que l’air y doit être doux à respirer ! mais les vagues furieuses d’un torrent m’en défendent l’accès et leur vue pénètre mon âme d’effroi.

Une barque cependant se balance près du bord : mais, hélas ! point de pilote pour la conduire ! — N’importe, entrons-y sans crainte, ses voiles sont déployées… il faut espérer, il faut oser ; car les dieux ne garantissent le succès d’aucune entreprise, et un prodige seul peut me faire arriver dans ce beau pays des prodiges.

Une autre version proposée par Xavier Marnier :


DÉSIR.


Ah ! si je pouvais trouver une issue à cette vallée profonde, sur laquelle pèse un froid nuage, oh ! que je serais heureux ! Là-bas j’apercevrais les belles collines toujours riantes et toujours vertes. Que n’ai-je des ailes pour m’élancer vers ces collines !

J’entends résonner les douces harmonies du ciel, et des vents légers m’apportent des parfums balsamiques. Je vois briller des fruits d’or sous un épais feuillage, et les fleurs qui s’épanouissent là ne seront la proie d’aucun hiver.

Oh ! qu’il doit être doux de vivre à cet éternel rayon de soleil ! que l’air de ces collines doit être rafraîchissant ! Mais un torrent fougueux me sépare de cette contrée, et la fureur des vagues épouvante mon âme.

Je vois une nacelle se balancer sur l’onde ; mais, hélas ! je ne vois point de batelier. Allons, courage ! n’hésitons pas, les voiles sont enflées ; il faut croire, il faut oser, sans attendre l’assurance des Dieux. Le miracle seul peut te porter dans la terre du miracle.

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