Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
24 Janvier 2022
Ceux qui me connaissent "IRL" savent combien je suis fan de littérature policière et plus particulièrement de "romans noirs". Cela a toujours été l'un de mes "outils" préférés pour apprendre une langue étrangère, appréhender une culture, un mode de vie différent, comprendre l'histoire, la géographie... d'un autre pays. Car outre l'intrigue à dénouer, aiguillon bien utile pour s'accrocher à la lecture, toujours un challenge au début de l'apprentissage d'une nouvelle langue, le contexte de l'histoire aide à assimiler cette nouvelle culture...
Après avoir dévoré les romans de Petros Markaris, grâce à la traduction de Michel Volkovitch.
Lire ici la présentation des quatre romans qu'il a traduits.
Monsieur P. m'a proposé de lire les trois premiers romans de Sophia Mavroudis. Bien sûr, j'ai cherché à en savoir un peu plus sur l'auteure avant d'en entamer la lecture. A noter que l'auteure définit ses romans, comme des "romans noirs"
J’ai choisi le roman noir pour écrire mes STAVROS parce que j’adore les codes du genre. Le noir descend dans la rue : il est réaliste ; il interroge le quotidien sous un angle critique. Il a une atmosphère, un langage, une gestuelle qui lui sont propres, directs et crus. L’action prend le pas sur la déduction. Le roman noir montre, il n’explique pas, ne commente pas. Les personnages poursuivent leur quête même si l’enquête a pris fin. Ils gardent leur ambiguïté et leur part de mystère
Continuer à lire ici son interview sur le site vivreathenes.com.
Dès les premières pages de "Stavros" j'ai tout de suite été séduite par sa manière de définir ses personnages : Leurs goûts en poésie : Son Héros Stavros préfère constantin Kavafis, (Ce poète de la diaspora grecque (1863-1933), né à Alexandrie, critique envers ses contemporains, revisitant les mythes antiques, a pensé avant l’heure la modernité de la Grèce.)
alors que Livanos, le "Chef" auquel s'oppose Stavros ne jure que par Odysseas Elytis : (Prix Nobel de littérature en 1979, ce poète crétois (1911-1996), auteur de l’ Axion Esti, a défendu l’unité et la continuité de l’héritage grec de la Grèce antique, à Byzance, jusqu’à l’époque néo-hellénique actuelle).
J'apprécie d'autant plus la lecture de ces romans riches de citations et de notes, qu'après de longs mois d'étude de la langue grecque, ces références ne me sont plus complètement inconnues.
J'ai choisi l'illustration à ce poste aussi en référence au Tavli, jeu traditionnel grec aux subtilités duquel l'auteure nous initie au fil des pages.
Comme tout roman policier qui se respecte (Simenon et Maigret - Manuel Vázquez Montalbán et Pepe Carvalho - Andrea Camilleri et Salvo Montalbano - Dona Leon et Brunetti - Qiu Xialong et l'inspecteur Chen - Sue Grafton et Kinsey Millhone...) Sophia Mavroudis nous propose de découvrir la gastronomie de son pays, tout en nous citant des références musicales ou cinématographiques... évoquant même un graffiti célèbre d'Athènes : tel "les mains en prière" au n° 20 de la rue Piréos...
Vous hésitez encore à vous lancer ? Pourquoi ne pas écouter l'interview sur YT où Sophia Mavroudis explicite les raisons qui l'ont poussée à écrire sur la crise grecque par le biais du "roman noir", plutôt que par un énième essai.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane