Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
4 Août 2022
Pour échapper à la chaleur, rien de mieux que de se réfugier dans les salles climatisées des musées....Un petit tour des musées locaux s'imposait donc cette semaine, pour mieux supporter la chaleur....
"Le portrait dans la peinture de Bretagne", au musée du Faouët, d'abord... avec quelques beaux portraits d'enfants (ce sont presque toujours mes préférés...)
Le portrait dans la peinture en Bretagne
Puis du Faouët, j'ai fait un crochet par le MBA de Quimper pour y découvrir l'exposition estivale : "Didier Lapène - un bélvédère sur la mer", qui m'a déçue...". J'ai préféré cette petite étude de paysages (mêmes sources d'inspiration) de Jules Achille Noël, visible au 1er étage du musée à la série proposée dans l'exposition temporaire.
Mais, j'ai apprécié les nouveaux aménagements de la collection permanente du Musée : la salle consacrée au XXe siècle pour découvrir tous ces mots en "isme" : synthétisme, fauvisme, cubisme ou surréalisme ou un cours d'histoire de l'art en accéléré !
et à l'étage la salle consacrée au décor de l'hôtel Kermoor de Bénodet par Pierre de Belay.
Cet ensemble de cinq toiles, qui se déploie sur plus de 25 m², composait le décor de la salle à manger d’une célèbre institution de Bénodet, l’Hôtel Kermoor.
C’est en 1923 que la famille Daniel, propriétaires de l'hôtel passèrent commande à l’artiste Pierre de Belay. Ce dernier, encouragé et guidé par Max Jacob dans sa jeunesse, avait côtoyé dès 1905 la plupart des grands créateurs des premières décennies du XXe siècle comme Pablo Picasso ou Guillaume Apollinaire. Toutefois cette proximité n’eut que peu d’incidence sur sa pratique artistique qui privilégia une forme de réalisme aux volumes simplifiés et aux larges aplats de couleurs pures comme en témoigne ce décor.
Pour composer cet ensemble, Pierre de Belay avait sans nul doute en tête le modèle du célèbre décor que le peintre Jean-Julien Lemordant (Saint-Malo, 1878 – Paris, 1968) avait conçu en 1905-1909 pour les salles de l’hôtel de l’Épée de Quimper (exposé dans la salle voisine). Mais tandis que Lemordant s’était attaché à présenter la vie quotidienne des Bigoudens et Bigoudènes dans les paysages grandioses où la nature prime, Pierre de Belay fit le choix de décliner en cinq panneaux des « scènes de la vie bretonne » (Pardon de Sainte-Anne-la-Palud, scènes de cabaret, danseurs et sonneur sur une place devant un clocher qui évoque celui de l’église de Locmaria à Quimper) dans lesquelles alternent le sérieux, le recueillement, la joie de vivre et le sens de la fête.
Il s’agit incontestablement de l’un des chefs d’œuvre du peintre qui témoigne de la verve et de l’indépendance de son style alliant rythme du dessin et aplats colorés. Dès son achèvement, cet ensemble fut célébré comme une des plus remarquables créations conçues en Bretagne à cette époque.
Sources : MBAQ
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