Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
23 Mars 2023
Poésie grecque, mise en musique, ce matin : Μακριά de Κωνσταντίνος Καβάφης.
Θα ’θελα αυτήν την μνήμη να την πω…
Μα έτσι εσβήσθη πια… σαν τίποτε δεν απομένει —
γιατί μακριά, στα πρώτα εφηβικά μου χρόνια κείται.
Δέρμα σαν καμωμένο από ιασεμί…
Εκείνη του Αυγούστου — Αύγουστος ήταν; — η βραδιά…
Μόλις θυμούμαι πια τα μάτια· ήσαν, θαρρώ, μαβιά…
Α ναι, μαβιά· ένα σαπφείρινο μαβί.
Κωνσταντίνος Καβάφης [Kōnstantínos Kaváfīs] (1863-1933). Μακριά [Makriá] (1914).
Je voudrais raconter ce souvenir…
Mais le voici effacé désormais… Il n’en subsiste presque rien —
car il gît loin, très loin dans ma prime jeunesse.
La peau comme du jasmin…
Cette soirée d’août — était-ce en août ? — une soirée…
C’est à peine si je me rappelle les yeux ; ils étaient bleus, je crois…
Ah oui, bleus ; d’un bleu de saphir.
Constantin Cavafy (1863-1933). Loin. Dans : En attendant les barbares et autres poèmes, trad. du grec, préfacé et annoté par Dominique Grandmont, Gallimard, 2003 (Poésie ; 283), ISBN 978-2-07-030305-2. P. 97.
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