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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

Cette exposition, qui a rencontré un vif succès tout l'été, (le catalogue de l'exposition est épuisé ! 😉) va bientôt refermer ses portes. Alors le temps mitigé hier nous a incités à "descendre" à Pont-Aven.

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

La thématique

L'exposition Artistes voyageuses l'appel des lointains, 1880-1944 réunit une trentaine d’artistes et de photographes, de la « Belle Époque » à la Seconde Guerre mondiale, dont les itinéraires artistiques ont emprunté les routes de l’ailleurs, du continent africain à l’Orient lointain. 

 

 

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

Après les panneaux introductifs, l'exposition s'ouvre sur le très bel auto-portrait d'Amélie Beaury-Saurel "Dans le bleu"

Le contexte

Dès la fin du XIXe siècle, un nouveau contexte, celui des premiers mouvements féministes, encourage les femmes à s’affirmer hors de l’espace domestique et promeut l’image d’une « femme nouvelle » actrice de son destin. Leur formation académique, effectuée à l’École des Beaux-Arts ou dans les académies privées, permet aux artistes femmes d’acquérir un statut professionnel, d’exposer aux salons, d’obtenir des bourses de voyage, des commandes pour les compagnies maritimes ou pour les expositions universelles et coloniales.

Amélie Beaury-Saurel - "Dans le bleu"

Amélie Beaury-Saurel - "Dans le bleu"

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

 

Le tournant du XXe siècle est marqué par un renouvellement d’intérêt pour l’orientalisme, stimulé par le tourisme d’hivernage, notamment à Biskra, et encouragé par les expositions de la Société des peintres orientalistes français auxquelles participent Marie Caire-Tonoir, Marie Lucas-Robiquet et Andrée Karpelès.

À partir des années vingt, ce sont les territoires de « la Plus Grande France » qui invitent de nombreuses artistes aux voyages, de l’Afrique équatoriale à Madagascar, jusqu’à la péninsule indochinoise. C’est le cas de Marcelle Ackein, Alix Aymé, Monique Cras, Marthe Flandrin, Anna Quinquaud, Jane Tercafs, Jeanne Thil. D’autres voyagent jusqu’au Tibet et en Chine, telles Alexandra David-Neel, Léa Lafugie et Simone Gouzé. Pour Denise Colomb et Thérèse Le Prat, le voyage devient le moteur d’une carrière de photographe.

Puis commence le parcours des artistes-voyageuses :

Contrairement aux récits des grandes voyageuses du XIXe qui parcouraient le monde, du Spitzberg au Cap Horn, les itinéraires empruntés par ces artistes suivent la carte de l’expansion hégémonique européenne et plus particulièrement celle de la colonisation française sous la Troisième République. Le regard des artistes femmes est sans conteste différent de leurs homologues masculins. La présence de nombreux portraits indiquent leur recherche d’une proximité avec les populations rencontrées, notamment celle des femmes dans leurs vies quotidiennes, auxquelles elles ont plus facilement accès.

Si cette traversée d’un monde colonisé est exempte d’une vision raciste et caricaturale, elle ne s’accompagne pas pour autant d’une remise en question de la « mission civilisatrice » de la France.

 

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

Une "thématique" se retrouve chez plusieurs femmes-artistes : des scènes de femmes dans les cimetières...peut-être était-il plus facile de les approcher dans ces lieux ?

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

Dans le cadre de l'exposition, un projet participatif a été conçu avec pour objectif de proposer des commentaires d’oeuvres de personnes en provenance des pays visités par les artistes voyageuses au sein de l’exposition temporaire, via l'enregistrement de podcasts.

De très beaux coups de coeur dans cette exposition et tellement de noms inconnus à découvrir : comme Marcelle Ackein, par ex.

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

ou la sculptrice belge Jeanne Tercafs

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

Dans une deuxième partie, l’exposition s’intéresse aux rares artistes n’appartenant pas à la culture occidentale qui ont voyagé, les chinoises Fan Tchunpi et Pan Yuliang venues étudier aux Beaux-Arts de Paris, puis séjournant en Europe et en Chine.

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

Et pour terminer cette longue présentation, un fragment d'une longue fresque, de M.A. Boulard-Devé.

Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven
Artistes voyageuses - Musée de Pont-Aven

En conclusion :

Comment ne pas se féliciter que ces artistes à part entière sortent enfin de l’ombre et réintègrent la place qu’elles méritent dans l’histoire de l’art. Et pourtant, ces coups de projecteur ne les rangent-elles pas encore dans une case, celle de « femme artiste » ? Les questions autour de l’exposition des artistes femmes sont ainsi nombreuses et toujours ouvertes, faisant écho à celles qui ont cours dans l’histoire de l’art. Comme l’écrit Laure Adler dans Les femmes artistes sont dangereuses, « Du plus loin qu’on s’en souvienne, l’histoire de l’art a été pensée, écrite, publiée, transmise par des hommes. Et quand on est née femme, être artiste, le prouver, y avoir accès, produire, montrer, continuer à le demeurer est un combat permanent, dangereux, épuisant physiquement, intellectuellement et psychiquement. Le temps semble aujourd’hui propice pour revisiter et regarder autrement les créations de celles qui ont eu le courage de défier les règles pour assouvir leur vocation »

sources : Arts Magazine

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