Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
25 Mars 2024
La petite note culturelle concernant le 25 mars en Grèce :
La révolution grecque contre les Ottomans, qui dominaient le pays depuis quatre siècles, commence, selon l’histoire officielle, le 25 mars 1821. Selon la légende de Tinos, une île des Cyclades où se trouve l’un des sanctuaires mariaux les plus connus de la Grèce, c’est quelques jours avant cette date que l’icône qui y est vénérée commença à manifester sa volonté d’être rendue au culte : cette icône, représentant l’Annonciation, était enterrée à l’endroit où s’élève son sanctuaire depuis 1200, date où les Sarrasins auraient brûlé l’église qui l’abritait depuis les premiers siècles du christianisme.
La coïncidence de ces deux « événements » n’a évidemment rien de fortuit. La nation grecque s’est construite en luttant contre un pouvoir musulman. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait valorisé la dimension chrétienne de son identité : aussi a-t-elle choisi de dater le début de sa lutte pour l’indépendance du 25 mars, jour de l’Annonciation de la Vierge. Il est clair, à l’inverse, que les auteurs de la légende de Tinos ont voulu inscrire l’« invention1» de son icône dans l’histoire de la révolution, articulant ainsi l’histoire du sanctuaire et l’histoire nationale. L’opération a, dans un premier temps, parfaitement réussi. Le nouvel État, on le verra, a reconnu la dimension nationale du sanctuaire et celui-ci est arrivé à s’imposer très tôt sur les autres lieux de pèlerinage plus anciens du territoire et à établir sa réputation pan-hellénique.
1 Le terme « invention » est utilisé ici dans son sens latin de « découverte ».
Μου ξανάρχονται ένα ένα χρόνια δοξασμένα
να 'τανε το 21 να 'ρθει μια στιγμή
Να περνάω καβαλάρης στο πλατύ τ' αλώνι
και με τον Κολοκοτρώνη να 'πινα κρασί
Να πολεμάω τις μέρες στα κάστρα
και το σπαθί μου να πιάνει φωτιά
και να κρατάω τις νύχτες με τ' άστρα
μια ομορφούλα αγκαλιά
Μου ξανάρχονται ένα ένα χρόνια δοξασμένα
να 'τανε το 21 να 'ρθει μια βραδιά
Πρώτος το χορό να σέρνω στου Μοριά τις στράτες
και ξοπίσω μου Μανιάτες και οι Ψαριανοί
Κι όταν λαβωμένος γέρνω κάτω απ' τους μπαξέδες
να με ραίνουν μενεξέδες χέρια κι ουρανοί
Να πολεμάω τις μέρες στα κάστρα
και το σπαθί μου να πιάνει φωτιά
και να κρατάω τις νύχτες με τ' άστρα
μια ομορφούλα αγκαλιά
Μου ξανάρχονται ένα ένα χρόνια δοξασμένα
να 'τανε το 21 να 'ρθει μια βραδιά
Je me souviens de chaque étape,
De ces années de gloire,
Je rêve de retourner à l'an 21 (1821), pour juste un moment.
Je voyagerais chevauchant un brave étalon sur la grande route,
Et je boirais un verre avec ce bon vieux Kolokotrónis !
Je me battrais aux matins dans plein de châteaux,
Et mon épée prendrait la couleur de la flamme,
Et une fois la nuit tombée, sous les étoiles, j'enlacerais une jolie fille !
Je me souviens de chaque étape,
De ces années de gloire,
Je rêve de retourner à l'an 21 (1821), pour juste une nuit.
Je serais le premier à commencer à danser,
Dans les rues de Morée,
Et derrière moi danseront maniots et pêcheurs !
Et quand je tomberais d'épuisement,
Sur un lit de verdures,
J'aimerais que fleurs, mains et cieux pleuvent sur moi.
Je me battrais aux matins dans plein de châteaux,
Et mon épée prendrait la couleur de la flamme,
Et une fois la nuit tombée, sous les étoiles, j'enlacerais une jolie fille !
Je me souviens de chaque étape,
De ces années de gloire,
Je rêve de retourner à l'an 21 (1821), pour juste une nuit.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane