Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
29 Mars 2024
Aujourd'hui, vendredi saint : l'extrait d'une nouvelle de Dimitris K. Psychoyos publiée dans le recueil "Papillottes" Edition bilingue de l'Asiathèque :
Ce jour-là dans l'église les démarcations s'effaçaient, les frontières séparant hommes et femmes tombaient. (C'était pareil à Pâques, mais à Pâques on se rendait à l'office en famille et Elle avait papa-maman au-dessus de la tête, alors que le Vendredi saint nous y allions tout seuls.) Les veinards entre les veinards, c'étaient les scouts qui entouraient l'Epitafios, en particulier ceux qui se trouvaient du côté femmes, c'est-à-dire près des filles. Mon Dieu, quelle délicieuse bousculade ! Quels combats secrets, inavouables, pour se rapprocher, pour toucher une main, pour une caresse furtive. Aux cierges, à l'encens, s'ajoutait le parfum des violettes, des roses, des lis, des lilas ornant l'Epitafios. Et pour comble, le pope dispersait de la myrrhe. Au dehors c'était le printemps avril-mai. Quand s'élevait la complainte "Mon doux printemps, mon très doux fils, où ta beauté a-t-elle sombré ?", ce que nous éprouvions alors n'était en rien différent de ce que nous éprouverions plus tard, sortis de l'adolescence et désormais Athéniens, lors des surprises-parties plongées dans la pénombre où nous dansions, étroitement enlacés, sur le Yesterday des Beatles.
Oh mon doux printemps est une épitaphe du Vendredi Saint. C’est l’un des hymnes byzantins orthodoxes les plus remarquables.
Le Vendredi Saint, dédié aux Saintes Passions et à la Crucifixion, voit la procession de l'Épitaphe, où est chanté la Lamentation de l'Épitaphe.
Les Stases dans la Lamentation de l'Épitaphe
L'office de la Lamentation de l'Épitaphe, autrement dit l'Orthros du Saint et Grand Samedi, est généralement célébré le Vendredi Saint. Cet office comprend les Éloges, qui ne sont généralement pas tous chantés, mais de nombreux passages en sont omis pour des raisons de concision. Les Éloges sont chantés en trois Stases.
La première Stase commence par : "Ta vie, ô Christ, a été déposée dans le tombeau, et les armées des anges ont été saisies de stupeur, glorifiant avec révérence ton insondable descente."
La deuxième Stase commence par : "Il est digne de te glorifier, ô Donateur de vie, celui qui, sur la Croix, a étendu les mains, et qui a brisé la puissance de l'ennemi."
La troisième Stase commence par : "Toutes les générations offrent un hymne à ta Sépulture, ô mon Christ."
Αι γενεαί πάσαι, ύμνον τη Ταφή Σου, προσφέρουσι Χριστέ μου.
Καθελών του ξύλου, ο Αριμαθείας, εν τάφω Σε κηδεύει.
Μυροφόροι ήλθον, μύρα σοι, Χριστέ μου, κομίζουσαι προφρόνως.
Δεύρο πάσα κτίσις, ύμνους εξοδίους, προσοίωμεν τω Κτίστη.
Ούς έθρεψε το μάννα, εκίνησαν την πτέρναν, κατά του ευεργέτου.
Ιωσήφ κηδεύει, συν τω Νικοδήμω, νεκροπρεπώς τον Κτίστην.
Ω γλυκύ μου έαρ, γλυκύτατόν μου Τέκνον, πού έδυ σου το κάλλος;
Υιέ Θεού παντάναξ, Θεέ μου πλαστουργέ μου, πώς πάθος κατεδέξω;
Έρραναν τον τάφον αι Μυροφόροι μύρα, λίαν πρωί ελθούσαι.
Ω Τριάς Θεέ μου, Πατήρ Υιός και Πνεύμα, ελέησον τον κόσμον.
Ιδείν την του Υιού σου, Ανάστασιν, Παρθένε, αξίωσον σους δούλου
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