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8 Août 2019
La cathédrale de Rennes conserve l’un des plus beaux retables de la fin du Moyen Âge, réalisé vers 1520 à Anvers. Le style des sculptures en bois de chêne polychromé, la composition compartimentée et les scènes à multiples personnages témoignent de la production artistique anversoise.
Le retable anversois est enfin de retour dans sa cathédrale après une longue période de restauration.
La restauration s'est effectuée en plusieurs étapes. Pendant 1 mois, le retable a été enfermé dans une sorte de bulle hermétique et privé d'oxygène, à une température et une hydrométrie contrôlées pour asphyxier les insectes xylophages qui ont envahi la pièce en bois.
Puis, est intervenu tout le travail sur la polychromie. Cela a consisté d'abord par retirer le verni et la crasse afin de retrouver les couleurs d'origine et estomper les lacunes avec une peinture aquarelle. Il a été nécessaire de consolider les parties de bois affaiblies grâce à des gestes précis et très techniques.
Est arrivée alors la phase de reconstitution du vrai puzzle, puisque ce retable a été maintes fois monté, démonté et remonté… pas toujours dans le bon ordre ! Certains reliefs ne se trouvent donc pas à leur bon emplacement. D'ailleurs, 8 éléments du chef d'oeuvre sont manquants aujourd'hui.
En faisant des recherches sur le Net, j'ai découvert qu'il n'y avait que deux retables anversois en Bretagne, dont l'un situé à Ergué Gabéric. Jean-Yves Cordier en a bien sûr fait une analyse sur son blog et renvoie à des références complémentaires.
En attendant une analyse détaillée de celui de Rennes par JY Cordier, quelques photos pour découvrir le merveilleux travail des restaurateurs de Vésoul.
Le thème principal du retable, logique pour une chapelle d'hôpital, est celui de la mort et du couronnement de la Vierge. Quelques autres scènes, liées à la vie de la Vierge et à l'enfance de Jésus, sont plus où moins conservées. Il est divisé en trois parties perpendiculaires par des pinacles très élégants, et subdivisés horizontalement de manière à présenter deux compartiments dans les parties latérales et trois dans les colonnes centrales.
Dans la partie basse du centre, par où il faut commencer, est figuré le mariage de la Sainte Vierge. A gauche, l'adoration des Bergers. A droite, l'adoration des Mages. Dans l'étage supérieur, à gauche la circoncision, à droite la Présentation au temple, au centre, la mort de la Sainte Vierge, en supériorité, l'Assomption. Les personnages entrelacés au milieu des nervures flamboyantes, fouillées comme de la dentelle, sont les acteurs pleins de vie de ces scènes évangéliques. Les volets de ce retable qui devaient présenter d'intéressantes peintures n'existent plus.
Le retable après sa restauration n'a pas été replacé dans la nef, mais dans la sacristie nord dédiée au trésor, plus facile à protéger. La vidéo ci-dessous retrace les étapes de sa restauration.
En complément quelques photos de détail.
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