Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
20 Avril 2021
Parmi les enclos paroissiaux du territoire, l’enclos de Tréflévénez détonne, et étonne si on le compare au faste et à la somptuosité de ses voisins léonards.
Et pourtant, cette église de campagne recèle des richesses insoupçonnables de prime abord, et que l’on ne trouve nulle part ailleurs.
En pénétrant dans l’enceinte, pas de porte monumentale, mais un simple calvaire (1901), pas d’ossuaire complet (1611), mais juste sa façade sauvée de justesse et intégrée dans une maison d’habitation. Même l’église Saint-Pierre, érigée à la fin du 15e siècle dans un style gothique tardif (et maintes fois remaniée au cours de siècles) est d’extérieur modeste.
Toute la majesté de ce lieu atypique se ressent dès que l’on pénètre à l’intérieur de l’église. Les couleurs délicates mêlant le bleu au blanc avec des touches d’or aspirent à la sérénité. La simplicité apparente sert d’écrin à de véritables trésors. Les sablières du XVIe siècle reprennent les scènes et paraboles populaires des plus étonnantes. Sur le mur, une peinture de la Crucifixion (1696) a été mise au jour lors de la dépose du retable du rosaire.
À signaler enfin, le chemin de Croix réalisé en 2005 par un artiste roumain, Valentin Scarlatescu, qui, à lui seul, mérite le détour.
J'ai eu beaucoup de chance, car l'église Saint Pierre était ouverte et j'ai donc pu admirer la richesse de sa décoration.
Le Chemin de Croix est l’œuvre d’un peintre originaire de Roumanie, Valentin Scarlatescu. Il a été réalisé pendant l’été 2005.
En regardant les livres de chants avant de sortir, j'ai pu remarquer qu'ils étaient en breton... Wikipedia m'a permis de découvrir les liens historiques que la commune a noués avec le breton....
En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par Mgr Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Tréflévénez écrit : « Trois personnes seulement, l'instituteur, sa femme et l'institutrice, sont à même, en dehors de la famille de M. le maire, de suivre avec fruit des instructions [religieuses] faites en français »
Le 9 janvier 1903, Madec, curé de Tréflévénez, fait partie des 31 prêtres du diocèse de Quimper dont les traitements11 sont retenus par décision du gouvernement Combes « tant qu'ils ne feront pas emploi de la langue française dans leurs instructions et l'enseignement du catéchisme » car ils utilisaient le breton.
et de nos jours :
Le centre Minihi Levenez, voulu par le diocèce, assure une présence chrétienne en langue bretonne dans le diocèce (messe, pèlerinage, revue, maison d'édition). (d'où les missels !)
En sortant, j'ai remarqué une jolie maison appuyée au mur du cimetière.
Les enfants de la commune ont la chance de disposer d'un "city stade" avec une vue imprenable sur les monts d'Arrée.
Plus de boulangerie dans le bourg, mais un automate distributeur, comme à la Martyre, alimenté par le boulanger de Sizun, qui vient de reprendre la boulangerie de notre commune....
Et la jolie boite à livres à proximité des tables de pique-nique...
La carte affichant une jolie boucle de randonnée autour de Tréflevenez m'a donné envie d'aller arpenter ses sentiers, peut-être bientôt...
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