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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Patricia Kopatchinskaja : "Vivez maintenant !"

Patricia Kopatchinskaja

Patricia Kopatchinskaja

Patricia Kopatchinskaja, la flamboyante


A tout point de vue, le côté un peu sauvage de Patricia Kopatchinskaja tranche dans l'univers de la musique classique. La faute, d'abord, à ses origines moldaves : le violoniste Ivry Gitlis, en l'écoutant jouer, n'arrivait pas à savoir d'où elle venait ! « Patkop », pour les intimes, se nourrit des profondes racines musicales liées à sa terre natale ; son père, virtuose de cymbalum, et sa mère, violoniste, en perpétuent le folklore. Elle est aussi emportée par l'irrépressible goût de la liberté que procure la vie dans une région peu épargnée par les fracas de l'histoire hier, par la pauvreté aujourd'hui : «Dans ma famille, chaque génération a une fois tout perdu et s'est retrouvée avec une valise pour seul bien. J'en tire cette leçon: "Vivez maintenant!" » Sur scène, la bouillonnante violoniste moldave joue souvent pieds nus. Non par affectation mais tout simplement pour mieux tenir debout, tant elle met de passion dans son jeu. 

Sources : Le Figaro

Le 16 mai 2022, Patricia Kopatchinskaja et le Mahler Chamber Orchestra ont offert une soirée de concert  spéciale à la Laeiszhalle. Avec leur projet  autour de la célèbre « Pastorale » de Beethoven, ils se sont posé les questions pressantes du présent : Combien de temps nous reste-t-il encore sur terre ? Quand les ressources naturelles seront-elles épuisées, quand les catastrophes naturelles, la montée du niveau de la mer et les nouvelles maladies nous mettront-elles à genoux ? ... En collaboration avec le Mahler Chamber Orchestra et la scénographe Lani Tran Duc, Patricia Kopatchinskaja a conçu un concert scénique - avec une scénographie spéciale et des projections vidéo.

Dans un autre registre, le concerto de Tchaikovsky (opus 35).

« Le compositeur russe Tchaïkovski est certes un talent remarquable mais qui produit des œuvres insipides et de mauvais goût. Tel est son nouveau Concerto pour violon, œuvre longue et prétentieuse. Pendant quelque temps, il s’écoule musicalement et non sans inspiration, mais la grossièreté ne tarde pas à faire irruption et ne quitte plus le premier mouvement jusqu’à la fin. Ce n’est plus jouer du violon, c’est lui extirper les sons, c’est le
déchirer en morceaux, le battre violemment […]. Le Concerto pour violon de Tchaïkovski nous amène pour la première fois à la pensée horrible qu’il existe peut-être une musique qui fait mal aux oreilles. »
C’est en ces termes peu aimables que le célèbre critique viennois Eduard Hanslick commenta la création du Concerto de Tchaïkovski, le 8 décembre 1881 à Vienne. Le grand virtuose Leopold Auer, à qui le compositeur entendait dédicacer l’œuvre, avait auparavant refusé de jouer l’ouvrage, le jugeant trop complexe et mal écrit pour l’instrument. C’est en fin de compte le jeune Adolf Brodsky, rencontré à Leipzig, qui releva brillamment le
défi. Non découragé par la virtuosité implacable de la partie soliste – traits rapides, doubles cordes, cadences périlleuses, grands intervalles – ce dernier imposa l’opus puis en devint, logiquement, le dédicataire. Malgré la critique fielleuse de Hanslick, le Concerto prit immédiatement sa place au sein du grand répertoire, devint le premier concerto russe pour l’instrument applaudi par les audiences internationales.

Sources : Philarmonie de Paris

Dans la vidéo ci-dessus, on peut voir toutes les mimiques de Patricia qui "vit" sa musique et l'air plus que compassé et ennuyé d'une violoniste derrière elle...j'ai adoré ce rapprochement...qui nous "montre" deux approches de la musique classique : la vivante et la morte...

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