Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
28 Décembre 2022
Franz Josef Degenhardt est issu d'une famille catholique militante et antifasciste.
Reçu docteur en droit en 1966, il s'établit comme avocat à Hambourg en 1969. Il défend des hommes politiques de gauche, sociaux-démocrates, membres de la bande à Baader ou du Parti communiste allemand (DKP) auquel il adhère en 19781.
Ses œuvres musicales et littéraires reflètent son engagement politique. Il traite des grands thèmes mobilisateurs comme le conflit des générations entre les jeunes Allemands vis-à-vis de leurs aînés impliqués dans le nazisme, la contraception, la guerre du Vietnam, la dictature militaire en Grèce, etc.
La chanson qui le fait connaître est Spiel nicht mit den Schmuddelkindern (Ne joue pas avec les enfants sales, 1965). Il est le chantre de la révolte étudiante en 1968.
En 1986, il adapte quelques titres de Georges Brassens dans un album intitulé Junge Paare auf Bänken (Les amoureux des bancs publics).
Son premier roman Zündschnüre (Mèches de mise à feu, 1973), qui décrit la vie d'enfants d'ouvriers pendant la Seconde Guerre mondiale, est un grand succès et porté à l'écran.
Sources : Wiki
Spiel nicht mit den Schmuddelkindern
Sing nicht ihre Lieder
Geh doch in die Oberstadt
Mach's wie deine Brüder
So sprach die Mutter, sprach der Vater, lehrte der Pastor
Er schlich aber immer wieder durch das Gartentor
Und in die Kaninchenställe, wo sie Sechsundsechzig spielten
Um Tabak und Rattenfelle, Mädchen unter Röcke schielten
Wo auf alten Bretterkisten, Katzen in der Sonne dösten
Wo man, wenn der Regen rauschte, Engelbert, dem Blöden, lauschte
Der auf einen Haarkamm biß, Rattenfängerlieder blies
Abends am Familientisch, nach dem Gebet zum Mahl
Da hieß es dann: "Schon wieder riechst du nach Kaninchenstall
Spiel nicht mit den Schmuddelkindern
Sing nicht ihre Lieder
Geh doch in die Oberstadt
Mach's wie deine Brüder
Sie trieben ihn in eine Schule in der Oberstadt
Kämmten ihm die Haare und die krause Sprache glatt
Lernte Rumpf und Wörter beugen
Und statt Rattenfängerweisen mußte er das Largo geigen
Und vor dürren Tantengreisen unter roten Rattenwimpern
Par coeur Kinderszenen klimpern
Und, verklemmt in Viererreihen, Knochen morsch und morscher schreien
Zwischen Fahnen aufgestellt, brüllen, daß man Freundschaft hält
Schlich er manchmal abends zum Kaninchenstall davon
Dann hockten da die Schmuddelkinder, sangen voller Hohn
Spiel nicht mit den Schmuddelkindern
Sing nicht ihre Lieder
Geh doch in die Oberstadt
Mach's wie deine Brüder
Aus Rache ist er reich geworden, in der Oberstadt
Hat er sich ein Haus gebaut, nahm jeden Tag ein Bad
Roch, wie bessre Leuten riechen, lachte fett, wenn alle Ratten
Ängstlich in die Gullys wichen weil sie ihn gerochen hatten
Und Kaninchenställe riß er ab, an ihre Stelle ließ er
Gärten für die Kinder bauen
Liebte hochgestellte Frauen, schnelle Wagen und Musik
Blond und laut und honigdick
Kam sein Sohn, der Nägelbeißer, abends spät zum Mahl
Dann roch er an ihm, schlug ihn, schrie: "Stinkst nach Kaninchenstall"
Spiel nicht mit den Schmuddelkindern
Sing nicht ihre Lieder
Geh doch in die Oberstadt
Machßs wie deine Brüder
Und eines Tages hat er eine Kurve glatt verfehlt
Man hat ihn aus einem Ei von Schrott herausgepellt
Als er später durch die Straßen hinkte, sah man ihn an Tagen
Auf 'nem Haarkamm Lieder blasen, Rattenfell am Kragen tragen
Hinkte hüpfend hinter Kindern, wollte sie am Schulgang hindern
Und strich um Kaninchenställe, eines Tags in aller Helle
Hat er dann ein Kind betört und in einen Stall gezerrt
Seine Leiche fand man, die im Rattenteich rumschwamm
Und drumherum die Schmuddelkinder bliesen auf dem Kamm
Spiel nicht mit den Schmuddelkindern
Sing nicht ihre Lieder
Geh doch in die Oberstadt
Machs wie deine Brüder
Et une traduction, pour celles et ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Goethe, trouvée comme souvent sur le site de Antiwar Songs....
NE JOUE PAS AVEC LES ENFANTS SALES
« Ne joue pas avec les enfants sales,
Ne fredonne pas leurs airs.
Va donc dans la ville haute,
Fais comme tes frères »
Ainsi, parlait la mère, parlait le père, prêchait le pasteur.
Cependant, il se glissait toujours par la porte du jardin
Dans les clapiers, où on jouait au bésigue
Pour du tabac et des peaux de rat,
On zyeutait sous les jupes des filles.
Sur de vieilles caisses en bois
Des chats au soleil somnolaient.
Quand la pluie tombait,
On écoutait Englebert le benêt,
Celui qui sur un peigne en plastique,
Jouait des airs hypnotiques
Le soir à la table familiale, après le bénédicité,
Il entendait alors : « Tu sens de nouveau le clapier.
Ne joue pas avec les enfants sales,
Ne fredonne pas leurs airs.
Va donc dans la ville haute,
Fais comme tes frères »
On l'inscrivit dans une école dans la ville haute,
On lui lissa aussi ses cheveux et son parler confus.
On lui apprit à plier son échine et ses phrases.
Au lieu de ses airs touffus,
Il devait jouer du classique.
Devant de vieilles dames squelettiques,
Sous leurs cils rouges,
Une kyrielle d'enfants grelottent -
Alignés en rang par quatre,
Leurs os geignent pourris, toujours plus pourris -
Sous les drapeaux
Ils hurlent, qu'ils sont pour l'amitié.
Parfois le soir, il gagnait le clapier ;
Accroupis, les enfants sales chantaient des grossièretés.
Ne joue pas avec les enfants sales,
Ne fredonne pas leurs airs.
Va donc dans la ville haute,
Fais comme tes frères »
Par revanche, il est devenu riche. Dans la ville haute,
Il s'est construit une maison. Il prend un bain tous les matins.
Il sent comme sentent les meilleures personnes.
Il rit grassement, quand tous les rats du coin
Se jetèrent angoissés dans les ravines
Car ils l'avaient senti.
Il a détruit les clapiers
À leur place, il a construit
Des jardins pour les enfants du quartier.
Il aimait des femmes de la haute,
Les voitures rapides et la musique,
Blondes et bruyantes et moelleuses.
Son fils, le renfermé, un soir tard, est rentré
Il l'a senti, l'a frappé, il a crié : « Tu pues le clapier.
Ne joue pas avec les enfants sales,
Ne fredonne pas leurs airs.
Va donc dans la ville haute,
Fais comme tes frères »
Un jour, il manqua un virage.
On l'a sorti du tas de ferraille.
Lui plus tard par les routes
Boitait, on le vit des journées entières
Sur un peigne de plastique jouer des airs,
La peau de rat au ras du col.
Il boitait sautillant derrière des enfants,
Il voulait barrer le chemin de l'école
Et retourna autour des clapiers.
Un jour en pleine clarté
Il a ensorcelé un enfant,
Il l'a entraîné dans une étable.
On a trouvé son corps qui flottait dans la mare aux rats ;
Tout autour les enfants sales sur leur peigne fredonnaient déjà :
« Ne joue pas avec les enfants sales,
Ne fredonne pas leurs airs.
Va donc dans la ville haute,
Fais comme tes frères »
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2014/11/27 - 12:04
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