Suzanne un jour, peinture et musique ...

Tiré de l’Ancien Testament, le récit de Suzanne rapporte qu’elle était réputée pour sa chasteté et sa piété. Elle est l’épouse d’un homme riche, propriétaire d’un jardin où sont prononcés des jugements. Parmi les juges, deux vieillards, qui à force de voir Suzanne, s’entichent d’elle. Un jour où il fait très chaud et où il n’y a personne dans le jardin, Suzanne décide de se dévêtir pour prendre un bain. Mais les deux pervers, l’observant bien cachés, n’en peuvent plus et se jettent sur elle. Ils lui enjoignent de céder à leurs caresses sinon, ils raconteront qu’ils l’ont surprise avec un amant. Suzanne, effrayée, pousse de grands cris. Ses serviteurs arrivent et les vioques s’empressent de proférer leur mensonge. La jeune femme est emmenée devant une assemblée où on la juge coupable ; elle est condamnée à mort. Mais un jeune homme, le prophète Daniel qui avait assisté à la scène, sent l’anguille sous roche. Il propose de parler séparément aux deux vieillards et décèle assez rapidement que leurs versions ne concordent pas : ils mentent !! Et ZOU ! Suzanne est innocentée et les deux libidineux sont condamnés à mort.

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Sources : Mieux vaut art que jamais

De nombreuses interprétations du "récit" jalonnent l'histoire de l'art....

Parallèlement, le "récit" a été mis en musique...

De la ville de Mons, aux Pays-Bas, jusqu’aux années de formation en Sicile, à Naples et à Rome, le flamand Roland de Lassus, compositeur prolifique, a voyagé sa vie durant, passant également par la France, l’Angleterre et la Bavière…

La nouvelle fait le tour de la ville de Mons, bientôt celui de la Province des Pays-Bas, puis des royaumes alentour : un enfant de chœur aurait été victime de non pas une, pas deux, mais trois tentatives d’enlèvement par de riches seigneurs à cause… de la beauté de sa voix ! On se l’arrache. Le petit prodige flamand à l’exceptionnel gosier s’appelle Roland, Roland de Lassus. Il a douze ans en 1544 et le petit page-musicien va bientôt devenir une véritable star, l’un des compositeurs les plus prolifiques et les plus joués de son temps, « le Prince des Musiciens » aux dires de ses contemporains, parmi eux Ronsard et Galilée.

Mais pour l’heure, alors qu’il vient d’échapper à ses agresseurs, il quitte son Nord natal en carrosse avec son nouveau protecteur, le vice-roi de Sicile, Ferdinand Ier Gonzague, pas peu fier d’emporter dans ses bagages cette voix prodigieuse capable d’improviser sur les plus beaux madrigaux… Et justement, le jeune musicien s’en va en terre de madrigal : l’Italie !

Source : France Musique

“Susanne un jour d’amour sollicitée,
par deux viellards convoitans sa beauté,
fust en son coeur triste et desconfortée,
voyant l’effort fait à sa chasteté.
Elle leur dict: ‚Si par desloyauté de ce corps mien
vous avez jouissance,
c’est fait de moy, si je fay resistance,
vous me ferez mourir en deshonneur,
mais j’aime mieux perir en innocence,
que d’offenser par peché le Seigneur.”
                                     - Guillaume Guéroult (1507-1569)

Alors peinture ou musique pour conter ce mythe ?