Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
8 Août 2024
Comment se porte mon tsundoku au mi-temps de l'été ?
Bien sûr, j'en avais entendu parler...lors de son prix Goncourt, puis grâce à son succès public et populaire...mais ses romans restaient enfouis dans la pile. J'avais toujours quelque livre plus urgent à lire...et puis il a suffi d'un post que l'algorithme d'instagram a inséré dans mon fil pour que je me décide enfin à ouvrir ce livre, dont le titre est si difficile à mémoriser (l'âge me rattrape). Bref, j'ai enfin lu "leurs enfants après eux" de Nicolas Mathieu, puis j'ai enchaîné avec "Connemara". J'ai "découvert" cet auteur après tout le monde. Qu'importe, j'ai adoré et je me délecte de ses billets réguliers sur les réseaux. Sa "masterclass" sur France Culture est à écouter ici
Vous connaissez mon obsession actuelle pour le grec...Il aura fallu que cet adjectif apparaisse dans le titre d'un roman policier, pour que je l'ouvre. "Le mur grec" de Nicolas Verdan.
ll faut un certain temps et quelques dizaines de pages pour se glisser dans le récit de Nicolas Verdan en compagnie de son personnage énigmatique, Agent Evangelos. L’écriture est originale, le découpage sophistiqué déconcertant, mais dès lors qu’on s’adapte à cette exigence, la magie opère.
Le roman est court (un peu plus de deux cents pages) mais d’une foisonnante densité.
Nicolas Verdan connaît bien la Grèce, pays d’origine de sa mère, et y séjourne régulièrement, aussi n’est-il pas étonnant qu’il en dresse un portrait saisissant. Evangelos fait le lien entre aujourd’hui et l’époque de la dictature militaire, les mauvais penchants qui perdurent, mais aussi la corruption qui gangrène le pouvoir quand les Grecs eux-mêmes n’aspirent, impuissants devant les conséquences de la crise économique, qu’à vivre tranquilles. Il en va d’ailleurs de même avec les personnages de la prostituée russe et de l’entrepreneur allemand liés à la présence de cette tête coupée, pris au piège d’un système totalement dérégulé.
Et bien évidemment, il y a pourtant plus malheureux qu’eux aux frontières d’une Europe encore riche, recroquevillée derrière ses portes d’entrée situées étrangement chez ses membres les plus démunis et sur qui la « commission » rejette la responsabilité d’endiguer les flux de réfugiés.
Paru une première fois en 2015 avant d’être réédité dans la collection Fusion, Le Mur Grec est néanmoins malheureusement toujours d’actualité.
Sources : Editions l'Atalante
Olisthomane, un terme qui me définit malheureusement aussi, comme je l'ai découvert en lisant un billet de de Sébastien Grimaud qui anime le site "Etymocurieux", en suivant ce lien vous découvrirez en quoi consiste l'olisthomanie.
L'amoureuse des langues que je suis, aime d'abord la langue française, sa grammaire et ses difficultés. Karine Dijoud, qui anime avec beaucoup de panache "les parenthèses élémentaires" a publié chez First "le Français avec style", puis chez Gallimard un "cahier des amoureux de la langue française". Quoi de mieux, cet été, entre deux épreuves des J.O., que de tester ses connaissances au fil de ces deux ouvrages...J'ai terminé le cahier, trop vite...Heureusement, il me reste encore quelques pages du "Français avec style".
Un peu d'histoire de l'art pour terminer ce billet, à nouveau trop long...avec la Vierge et l'enfant au Chevalier Rolin de Jan Van Eyck
ll faut, pour rejoindre la Vierge du chancelier Rolin, déambuler au Louvre sous la pyramide de verre et de métal. Comme un pèlerinage au chemin tortueux, il faut ensuite rejoindre l'aile Sully, longer l'ancienne rotonde Goujon, gravir les marches de l'escalier Henri IV, longer la salle 601 et prendre à droite pour, enfin, franchir la porte de la salle de la Chapelle. Face à elle, le temps s'arrête : elle est là, plus belle encore que sa lointaine cousine la Joconde. Il a fallu attendre plus de 200 ans pour que la Vierge du chancelier Rolin de Jan van Eyck retrouve sa superbe. Désencrassée de ses couches de vernis jauni et oxydé, c'est un tableau éblouissant et parfaitement restauré que le musée du Louvre présente dans l'exposition qui lui est dédiée, "Revoir Van Eyck". C'est la première fois, depuis son entrée au musée en 1800, que le tableau est restauré.
Mais pour celles et ceux qui n'ont ni l'opportunité ni la chance de pouvoir se rendre au Louvre, de nombreuses présentations sont disponibles ici
Ou encore dans un billet à lire sur l'excellent blog "Au Louvre j'aime" qui nous propose une "lecture" pleine d'humour du tableau de Van Eyck.
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