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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

La maison est ouverte - Richard Desjardins

Jean-Paul Riopelle - L'isle heureuse

Jean-Paul Riopelle - L'isle heureuse

Encore une découverte au fil des pages d'Esprits Nomades : Richard Desjardins

La plus belle chose qui soit arrivée à la chanson francophone depuis bien longtemps, s’appelle Richard Desjardins.
De ce québécois se dégage la même évidence, la même force des mots, la même étonnante présence physique qu’un Brel par exemple.
Seul avec son piano ou sa guitare, le gars d’Abitibi subjugue et chante de sa voix grave et plus forte que le vent depuis la toundra glacée en quête d’une rose, jusqu’à la présence tentaculaire des villes et des mines, jusqu’à ce cancer des multinationales Yankees qui bouffe l’âme du Québec.

La suite de l'article est à lire ici

Prends le sentier

derrière les jalousies des villageois

Le vent d'une seule main

y secoue la forêt.

À la montagne, mets des ailes

Au mur, pense à elle.

Le diable fera claquer ses doigts

et quand tu entendras le hurlement

du loup tranchant la gorge du chien,

tu verras alors les étoiles précises

des feux sur l'autre rive.

La lune arrêtera sa course.

C'est le signal. Traverse.

La voie est libre comme toi.

Je t'envoie l'escorte de vierges.

Le mot de passe :

" Né pour aimer. "

 

Ils versent un pauvre miel

sur leurs mots pourris.

Ils te parlent de pénurie

et sur ta faim, sur tes amis,

ils aiguisent leur appétit.

 

Leur haleine brûle l'air

comme la chaux

sur le pain.

 

La beauté que tu oses ,

ils la saluent encore

d'un grognement de porc

fouillant dans l'auge.

Ils ont raison

comme des cadavres

et la vie les a coulés.

 

Ils ont tout

mais ne sont

que le ciment du havre.

 

Toi qui marches sur les tessons

du concert,

viens boire cette bouteille

pleine de clarté,

coulant comme un secret

sur les lèvres des amants.

Sous l'aile du huard

Le lac a calé.

C'est le moment.

 

Ce que tu trouves,

tu le gardes pour toi.

" Ce qui n'est pas donné est perdu. "

N'entends-tu pas battre ton coeur

dans le sourd tambour de la terre ?

 

Nous sommes les bêtes noires de l'ennui.

C'est toi mon pain béni.

Nous sommes la prairie,

le feu, le vent.

Nous sommes vivants.

 

Il est temps d'apaiser

cette fleur de la peur

qu'on appelle le monde.

Nous sommes cueilleurs,

le fruit est la Loi.

C'est nous le roi

et tout est là.

 

Le reste meurt ailleurs

au fond de voûtes carsidérales.

 

Un chant millénaire monte dans l'air.

La lampe, le lit, la nuit t'attendent.

Viens voir jusqu'où

le ciel peut couler

quand la terre est une offrande.

 

Et sur la nappe de toile

tendue comme une voile,

un navire de paix.

 

La maison est ouverte.

Les femmes-corsaires

ont mis le feu

aux galères de la nuit,

l'armateur aux enfers,

le capitaine aux fers.

j'éteins le phare,

la fanfare dort.

On peut parler

 

Paroles: Michel X. Côté, Richard Desjardins. Musique: Richard Desjardins   1998  "Boom boom"

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