Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
5 Mai 2025
Né en 1912 à Livourne, Giorgio Caproni est mort à Rome en 1990. Il appartient à la « troisième génération » poétique italienne, qui regroupe des auteurs nés entre 1911 et 1914 – il y côtoie Mario Luzi, Vittorio Sereni, Attilio Bertolucci et Piero Bigongiari. Au cœur de cette constellation, sa singularité est grande : la source populaire de son art poétique, sa réserve à l’égard de l’hermétisme qui dominait lors de ses débuts, son attachement affectif et symbolique à quelques lieux – Gênes, ville de son enfance et de son adolescence, la côte ligurienne, la haute vallée de la Trébie où il fut partisan lors de la Seconde Guerre mondiale –, définissent une voix de franc-tireur qui, jusqu’au bout, restera pénétrée des accents libertaires de sa Livourne natale.
Amore mio, nei vapori d’un bar
all’alba, amore mio che inverno
lungo e che brivido attenderti! Qua
dove il marmo nel sangue è gelo, e sa
di rinfresco anche l’occhio, ora nell’ermo
rumore oltre la brina io quale tram
odo, che apre e richiude in eterno
le deserte sue porte?… Amore, io ho fermo
il polso: e se il bicchiere entro il fragore
sottile ha un tremitìo tra i denti, è forse
di tali ruote un’eco. Ma tu, amore,
non dormi, ora che in vece tua già il sole
sgorga, non dirmi che da quelle porte
qui, col tuo passo, già attendo la morte.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane